« C’est un grand moment personnel, mais j’espère aussi pour le conseil départemental et la biodiversité ». Une fois la séance levée, le vice-président du conseil départemental délégué à la Transition écologique Sylvain Mariette ne cachait pas sa satisfaction pour cette feuille de route, à 143 pages, développée en faveur de la biodiversité.
Travaillé depuis des mois, amené ce jeudi au débat, ce plan a été jugé audacieux et courageux par le comité scientifique invité, et conforté par les huit prises de paroles de tous bords politiques.
De quoi s’agit-il ? Si la réduction des gaz à effets de serre cristallise l’enjeu écologique sous le prisme de l’économie et de l’industrie, il s’agit ici de positionner l’importance de la biodiversité au cœur des décisions sur le territoire, sur les thèmes de l’eau, des forêts et espaces naturels.
Des pertes d’eau à 50 %
Sur l’ensemble du département, au moins 64 % des cours d’eau sont en mauvais état chimique. Chaynesse Khirouni appuyait ce constat : « Le Rupt-de-Mad, qui dessert plus de 60 % de l’eau potable du département, est exposé à des pics de nitrates. De plus, dans certaines communes, les pertes d’eau peuvent excéder 50 %. Ce gaspillage d’eau rend indispensable le renforcement des infrastructures de distribution ».
La captation de l’eau implique divers acteurs et nécessite une coordination. Ainsi la DDT, l’ARS, la chambre d’agriculture, et l’agence de l’eau se mobilisent pour le plan ‘’Captage 54’’ piloté par le département. Dans un premier temps, une priorisation pour 11 des 65 captages problématiques du département est à l’étude.
Après le “Plan Herbe ” récemment déployé, la mission départementale sera d’augmenter la maîtrise de surfaces foncières situées le long des rives avec des prêts d’usage à des exploitants. Une action multifactorielle où le PSE (Plan services environnementaux), mais aussi la procédure intégrée à la PAC et à engagement sur 5 ans, le MAEC, sont de possibles outils à destination des agriculteurs.
Ceux à quoi Christopher Varin (Canton de Lunéville 1) soulignait : « L’ensemble du plan que vous mettez en place est essentiel […] J’ajoute que nos agriculteurs ont fait des efforts, en supprimant les niveaux intrants, du côté de Crévic par exemple. On voit aujourd’hui que la qualité de nos sols ne va pas se régler en un claquement de doigts ou un mandat ». Il fallait poser la première pierre. Et ce jeudi, les conseillers l’ont accomplie, via ce plan adopté à l’unanimité.