Caracas affirme que Washington a révoqué les licences des «entreprises transnationales de pétrole et gaz», alors que Donald Trump cherche à asphyxier économiquement le pays. Il menace tout pays acheteur de pétrole vénézuélien d’une augmentation de 25% des droits de douane.
Le pétrolier français Maurel & Prom a annoncé lundi que les États-Unis avaient révoqué sa licence au Venezuela, dans un contexte de tension entre Caracas et Washington, qui cherche à asphyxier économiquement le Venezuela pour faire tomber Nicolas Maduro. Ces licences avaient été accordées par les États-Unis à plusieurs grands pétroliers pour leur permettre de continuer leurs activités dans le pays malgré les sanctions et l’embargo pétrolier destinés à évincer le président Nicolas Maduro du pouvoir.
Caracas a par ailleurs annoncé dimanche soir que les États-Unis ont révoqué les licences «des entreprises transnationales de pétrole et gaz» qui avaient obtenu le droit d’opérer dans le pays. En outre, Donald Trump menace tout pays acheteur de pétrole vénézuélien d’une augmentation de 25% des droits de douane pour toutes ses marchandises exportées vers les États-Unis. Le communiqué ne cite pas les entreprises visées, mais après la révocation fin février de la licence de l’américain Chevron, les experts s’attendaient à ce que les pétroliers européens Repsol (Espagne) et Maurel & Prom (France) voient aussi leurs licences annulées.
Le Wall Street Journal a pour sa part rapporté samedi que Washington a ordonné à Global Oil Terminals, du magnat Harry Sargeant III, de cesser d’opérer au Venezuela.
«Nous étions préparés à cette conjoncture»
L’italien Eni, qui produit du gaz, et l’indien Reliance Industries devraient aussi être concernés par ces révocations de licences américaines. Chevron produit quelque 220.000 barils par jour, Repsol environ 65.000 et Maurel & Prom environ 20.000, selon des experts.
«Je tiens à informer que nous avons maintenu une communication fluide avec les entreprises transnationales de pétrole et de gaz opérant dans le pays, et qu’elles ont été informées, ces dernières heures, par le gouvernement des États-Unis, de la révocation de leurs licences», a écrit la vice-présidente Delcy Rodriguez dans un communiqué sur les réseaux sociaux.
«Nous étions préparés à cette conjoncture et nous sommes prêts à continuer à honorer les contrats avec ces entreprises, dans le cadre de la Constitution de la République et des lois vénézuéliennes. Comme nous l’avons toujours soutenu, les entreprises internationales n’ont pas besoin de licence ni d’autorisation de la part de quelque gouvernement étranger», a-t-elle précisé. Toutefois, les entreprises qui enfreindraient l’embargo et les directives américaines se verraient sanctionnées par Washington.
Les plus grandes réserves pétrolières de la planète
Le président Donald Trump a révoqué fin février la licence du pétrolier Chevron. Octroyée par le précédent président Joe Biden, elle permettait à l’entreprise d’opérer dans le pays malgré les sanctions. Dans le sillage de Chevron, d’autres avaient bénéficié de licences. M. Trump, qui avait initialement donné à Chevron jusqu’au 3 avril pour clore ses opérations, a prolongé la limite d’exploitation jusqu’au 27 mai.
Le Venezuela dispose des plus grandes réserves pétrolières de la planète. Mais sa production, après avoir atteint un record de 3,5 millions de barils par jour au début des années 2000, avoisine aujourd’hui le million en raison d’une mauvaise gestion, de la corruption ainsi que des sanctions américaines de 2019. Le pays a vu son PIB fondre de 80% en huit années consécutives de récession, entre 2014 et 2021, à cause notamment de la forte baisse des prix du pétrole et de sa production, tombée à un bas historique de 300.000 avant de remonter.
L’administration américaine ne reconnaît pas la réélection du président Maduro en juillet 2024, alors que l’opposition qui crie à la fraude revendique la victoire.
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