Deux mois après son retour à la compétition et alors qu’il a disputé quatre Grands Prix désormais, Jorge Martín avoue avoir encore mal à la main. Sur l’ensemble des blessures subies en début d’année, sa fracture du scaphoïde, à la base de la main gauche, est celle qu’il a traîné le plus longtemps.

Elle date de la fin du mois de février, lorsqu’il a été accidenté lors d’un entraînement en motocross, et avait requis une opération sur le moment. En juin, alors que son retour en piste était désormais envisagé sérieusement, cette fracture demandait encore des soins intensifs au pilote afin de se résorber suffisamment.

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Aujourd’hui, il a beau être en état de piloter et de disputer des courses, certains efforts se font encore particulièrement sentir. Cela a été le cas des quatre jours passés à Misano, dont il a ressenti le contre-coup par la suite.

« Je ne suis pas à 100% », admet Jorge Martín en arrivant au Japon. « J’ai encore des douleurs dans la main qui me gênent, ça dépend des moments. Je ne le ressens pas tellement quand je suis sur la moto, mais après la course, j’ai eu mal pendant deux ou trois jours et je n’ai pas pu m’entraîner à 100%. Mais bon, maintenant je me sens bien et on verra comment ça progresse avec ces quatre courses consécutives. »

Le MotoGP va en réalité connaître deux double-headers entrecoupés d’une semaine de pause. Mais plus que l’intensité du programme, c’est peut-être la typologie de la piste de Misano qui a pesé pour le pilote Aprilia. « Je pense que c’était surtout Misano. Je ne sais pas, beaucoup de freinages forts à gauche qui me gênaient. Et puis, le test, surtout, qui impliquait de faire beaucoup, beaucoup de tours. C’est ce qui m’a le plus fatigué. »

Misano et son test ont fatigué Jorge Martín.

Misano et son test ont fatigué Jorge Martín.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Ce test qui l’a fatigué était néanmoins très utile pour l’Espagnol, qui en quatre Grands Prix n’avait pas eu la possibilité d’aller au fond des choses. Il a cette fois pu travailler calmement sur sa position au guidon, ses réglages et des pièces qu’il avait le temps d’évaluer plus attentivement.

« Je pense qu’on peut intégrer beaucoup de choses », souligne-t-il en évoquant ce test pour le site officiel du MotoGP. « La position sur la moto, clairement, c’est le plus important. En ce qui concerne les réglages, je pense qu’on en a défini qui peuvent aussi nous aider ici, à Motegi. Et d’un point de vue électronique aussi, je pense qu’on a progressé par rapport à la première moitié de la saison. Dans l’ensemble, ce sont de petites choses qui peuvent vraiment nous aider alors j’espère qu’on va pouvoir faire un autre step. »

Un travail de fond qui commence à payer

Aujourd’hui dans l’idée de profiter de cette seconde partie du championnat comme d’une préparation pour la saison prochaine, Jorge Martín espère néanmoins se montrer plus compétitif durant la tournée asiatique qui commence.

« Je pense que Misano a été un bon week-end pour moi. On a manqué une grosse opportunité le dimanche à cause de ce qu’il s’est passé, mais chaque séance [a été bonne], je suis allé en Q2, j’ai été vraiment rapide pendant le warm-up. Je me suis senti mieux à chaque fois et j’ai fait des progrès. Après, on a testé beaucoup de choses pendant le test. Il faut qu’on se concentre un peu plus sur la fenêtre de choses à tester pour réduire l’écart. »

« Je commence à être plus rapide, à être plus en confiance tour après tour. Je continue mon processus, parce que je ne suis pas encore prêt à gagner. Mais je suis prêt à être performant et à me battre pur de grandes choses. Je vais donner le meilleur de moi-même avec l’équipe pour y arriver. »

Jorge Martin cèdera bientôt le numéro 1.

Jorge Martín cédera bientôt le numéro 1.

Photo de : Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« Je pense qu’on a très bien progressé lors du test en termes de performance et je me sens aussi beaucoup plus à l’aise sur la moto. On va voir si ce travail paye ici. Le chemin est clairement encore long avant de renouer avec la victoire, mais je pense que cette course et les prochaines peuvent être vraiment très bonnes pour moi. Il faut se concentrer, faire du bon boulot et faire de notre mieux. »

Aujourd’hui, ce ne se sont pas ses victoires passées et son titre dont il porte encore le numéro un qui lui donnent confiance, mais bien ce travail qu’il réalise avec Aprilia. « Ce qui me donne confiance, c’est mon travail. J’ai confiance dans mon travail, je sais que ce que je fais est la bonne chose pour devenir un bon pilote, et je crois juste en moi. »

« Si on regarde les autres années, j’ai toujours été très rapide en Autriche ou à Misano, mais avec Aprilia, je dois apprendre comment piloter la moto dans ces circonstances. Je progresse, je commence à comprendre comment piloter cette moto mais ça ne se fait pas vraiment du jour au lendemain, il faut un gros travail. »

Avec Vincent Lalanne-Sicaud

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