Le RER B est la seconde ligne la plus empruntée du réseau avec près d’un million de voyageurs quotidiens. © FC/illustration
Les usagers du RER B vont encore devoir patienter. Après un premier retard de 2 ans annoncé en septembre 2023, la livraison des nouvelles rames MI20 de la ligne subit un nouveau contretemps. Ces rames doivent remplacer les rames MI79 et MI84 actuellement en circulation sur la ligne, et figurant parmi les plus anciennes du réseau RER. Ile-de-France Mobilités a commandé 146 de ces trains neufs construits par le consortium Alstom/CAF en partenariat avec RATP et Transilien SNCF Voyageurs. Un investissement de plus de 2,5 milliards d’euros pour l’autorité organisatrice des transports franciliens. Or, si l’arrivée du premier MI20, initialement prévue fin 2025, avait déjà été décalée à 2027, sa livraison pourrait n’intervenir qu’en septembre 2029. Un retard confirmé par Ile-de-France Mobilités en début de semaine, suite à l’audition annuelle par son conseil d’administration du constructeur Alstom.
En réponse à ce nouveau retard, Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la Région et de l’autorité organisatrice des transports, a demandé la mise en place d’un plan d’urgence « pour reprendre en main le projet et réduire au maximum les retards de calendrier ». Ile-de-France Mobilités souhaite en outre qu’Alstom priorise ce dossier. Et lors de son conseil d’administration, Valérie Pécresse n’a pas manqué de rappeler au constructeur qu’Ile-de-France Mobilités est le premier client du groupe industriel. Une qualité qui, comme elle l’a fait valoir, impose que les délais inscrits dans les contrats soient respectés. Lors de son audition, le directeur général d’Alstom a annoncé que, dans le cadre du plan d’action, il viserait un planning susceptible de permettre l’assemblage d’un premier train pour avril 2026 et une première mise en service fin 2028.
Car, si cet énième retard de livraison n’est pas rattrapé, « la mise en circulation de l’intégralité des 146 nouveaux trains est repoussée à 2033 », s’agacent d’une même voix la maire (PCF) de Mitry-Mory Charlotte Blandiot-Faride, la sénatrice (PCF) de Seine-et-Marne Marianne Margaté, et la conseillère régionale Céline Malaisé, présidente du groupe de la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne, qui déplorent « un nouveau coup dur pour les usagers du RER B et pour les territoires traversés par la ligne ». « Une fois encore, les voyageurs du quotidien sont méprisés », estiment les trois élues communistes pour qui « ces reports successifs, malgré les engagements de la présidente d’Ile-de-France Mobilités, découragent les usagers et décrédibilisent tout nouveau calendrier ». Et de faire le parallèle avec le CDG express, cette liaison ferroviaire directe entre l’aéroport de Roissy et la gare de l’Est dont la mise en service est prévue pour mars 2027, surnommé par certains le « train des riches », qui « a vu ses rames sortir d’usine 4 ans avant leur mise en service », comparent celles qui dénoncent un « deux poids, deux mesures ».
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