En quittant l’établissement, le collégien n’a pas cherché à s’en prendre à quelqu’un d’autre. Il a quitté le collège et s’est retrouvé dans les rues de Benfeld. Peu après les faits, il a été repéré par une patrouille de gendarmes alors qu’il circulait à vélo, en direction de Hilsenheim, sur la RD 212.

Au moment de son interpellation, il s’est infligé plusieurs coups de couteau au niveau de la gorge. Le jeune homme ne s’est pas montré menaçant envers les forces de l’ordre qui lui ont prodigué les gestes de premiers secours. Rapidement pris en charge et héliporté vers l’hôpital de Hautepierre, il a été opéré dans l’après-midi avant d’être sédaté pour 48 heures.

Les jours du collégien en danger

« Ses jours sont en danger, affirme la procureure. Il souffrirait de lésions jugulaires et carotides.»

Le jeune homme, placé en famille d’accueil, dès son plus jeune âge a subi des violences de la part d’une assistante familiale, condamnée pour ces faits en 2024. Les faits de violence remontent aux années 2021 et 2022.

La procureure confirme que le collégien avait attiré l’attention des autorités pour son goût pour les armes, la Seconde Guerre mondiale et Adolf Hitler.

Une mesure éducative et une sanction disciplinaire avaient été prises. Deux dessins avaient attiré l’attention de l’équipe éducative, celui d’un homme levant le bras, en référence au salut nazi en mars dernier et un autre en début d’année scolaire, avec les deux symboles SS sur le cahier.

Le collégien était suivi sur le plan psychologique et psychiatrique mais s’investissait peu dans ce suivi. Il avait un soutien particulier au collège par rapport à son handicap psychologique, et une maladie génétique, la même dont sa mère souffrait.

Deux enquêtes ont été ouvertes : une pour tentative d’homicide sur personne chargée d’une mission de service public et une autre, relative aux conditions d’interpellation. La section de recherches pilote les opérations. « Le parquet n’a pas d’inquiétude sur le comportement des forces de l’ordre mais c’est la procédure », rappelle Clarisse Taron.

«Un collège calme»

Le parquet strasbourgeois est également en contact avec le Parquet national antiterroriste (PNAT) compte tenu du profil du mineur. « Nous attendons les premières investigations de la section de recherches (SR). Nous ne savons pas encore pourquoi il s’en est pris à sa professeure de musique. »

« C’est un collège calme, une opération pour lutter contre la présence d’armes blanches avait été réalisée il y a quelques semaines. Il n’y a pas eu de profil signalé pour des faits de violence », confirme encore le général Gwendal Durant, du groupement de gendarmerie du Bas-Rhin.

Une cinquantaine d’auditions ont d’ores et déjà été menées par les gendarmes ce mercredi dans l’établissement. « L’audition de la professeure n’a pas pu être complètement réalisée », a aussi indiqué Gwendal Durand. Cette dernière est encore à l’hôpital sous surveillance notamment pour « assurer son soutien psychologique ». En tout, 60 gendarmes du groupement ont été mobilisés, dont une vingtaine de la section de recherche durant toute la journée de mercredi.