L’heure de la confirmation pour les Olympiens, tombeurs de l’ogre parisien lundi et qui ouvrent le bal de la sixième journée de Ligue 1 sur le terrain de Strasbourg ce vendredi.

«Si on arrive en claquettes à Strasbourg, c’est qu’on n’est pas prêts mentalement». Signé Roberto De Zerbi, lundi, après le succès 1-0 en forme de «rêve» face à un «PSG  qui représente le pouvoir». Extatique pendant et après le Classique, le technicien italien n’en restait pas moins conscient que ce n’était «qu’une victoire, trois points, on n’a rien fait. Le match le plus important, c’est celui de Strasbourg. Il faut remettre tout ce qu’on a mis ce soir sur le terrain, on veut construire une grande équipe», disait-il encore. La tête sur les épaules et les idées claires. Plus qu’au moment d’être exclu lundi face à Paris, au début des arrêts de jeu… «J’ai commis une erreur car je dis toujours à mes joueurs de ne pas s’agacer», a-t-il admis vendredi.

Sachant que l’OM n’avait plus battu son meilleur ennemi parisien depuis 14 ans au Vélodrome en championnat et restait sur cinq revers consécutifs dans le Classique depuis le succès 2-1 en Coupe de France, en 2023, personne ne lui en voudra sur la Canebière. Une victoire qui en vaut deux dans le cœur des Marseillais, avec De Zerbi en architecte. Et si sa méthode et ses idées de jeu passaient enfin, un peu plus d’un an après sa prise de fonction ?


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Des nouveaux venus déjà comme chez eux

«J’ai déjà menacé les joueurs», ajoutait l’ancien coach de Brighton, martelant que son «équipe est forte» et que ses «joueurs (sont) forts». Ces derniers l’ont démontré lundi contre l’ogre parisien. Ils n’avaient pas démérité non plus à Madrid, contre le Real de Kylian Mbappé (défaite 2-1), en Ligue des champions. Y compris les nombreux nouveaux venus, déjà comme chez eux. «Emerson est très intelligent, on a l’impression qu’il est avec nous depuis deux ans. Même chose pour Benjamin Pavard, Nayef Aguerd, Matt O’Riley a déjà une connexion avec Pierre-Emile Hojbjerg, ils sont Danois», relevait «RDZ», saluant «l’état d’esprit, les un-contre-un, le pressing, cette envie de tout le monde de faire le match face à une équipe plus forte que nous, les champions d’Europe».

À Strasbourg ce vendredi (20h45), en ouverture de la sixième journée, l’adversaire, quoique mieux classé que l’OM (4e contre 6e au classement), ne sera pas plus fort sur le papier. Il conviendra d’assumer le nouveau statut que le succès dans le Classique offre aux Olympiens. «Je ne suis pas magicien, je ne peux faire que préparer les joueurs au mieux. On va célébrer et (mardi), on tourne la page, c’est le sport. On en reparlera peut-être dans 20 ou 30 ans. Il faut oublier et on recommence de zéro dès demain», jurait-il lundi soir.

De zéro, peut-être pas. Il faut au contraire construire sur ce succès méritoire et lors duquel l’OM a mis des ingrédients comme autant de gages pour l’avenir. Pas que le cœur et l’envie. Les Marseillais ont aussi montré des choses intéressantes sur les plans tactique et technique, même s’ils n’ont finalement marqué que sur un but contre son camp de Marquinhos et une erreur du portier parisien Lucas Chevalier lundi. Un succès qui n’aurait servi à rien si l’OM chutait contre l’ambitieux Racing ce vendredi, dans ce duel entre excités du mercato. Ce serait déjà le troisième revers de la saison en L1.

On ferme ce chapitre et on se concentre sur Strasbourg.

Emerson Palmieri

Le message est en tout cas passé auprès des joueurs. «C’est ça le football, il faut tout de suite tourner la page. On ferme ce chapitre et on se concentre sur Strasbourg», a par exemple indiqué Emerson vendredi, en conférence de presse de veille de match. Et d’ajouter : «On y va avec de l’humilité».

En attendant, tous les rêves sont permis du côté de l’OM. Et même celui de concurrencer le PSG en vue du titre ? «On verra, je ne sais pas, je ne suis pas devin, glissait Luis Enrique lundi, au Vélodrome. On vise à être champions, encore, c’est l’objectif, ce sera dur car il y a des équipes comme l’OM et Monaco qui sont toujours là.» C’est d’ailleurs l’ASM qui apparaît en tête du classement avant la sixième levée, avec le même nombre de points que Paris, Lyon et… Strasbourg (12 pts), trois longueurs devant Marseille (9).


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La «lumière pointée» sur l’OM

Sachant que les Parisiens vont peut-être lâcher plus de points en route qu’à l’accoutumée après une saison 2024-25 à rallonge et une préparation tronquée, avec les joueurs qui tombent comme des mouches (Dembélé, Doué, Neves…), c’est potentiellement l’année ou jamais. Mais encore une fois, il faudra assumer ce nouveau statut. «Après le PSG, on nous attendra encore plus, la lumière sera pointée sur nous. Strasbourg nous attendra, mais les autres équipes aussi quand tu bats le PSG. Ce n’est pas une angoisse ou de la pression, c’est positif», prétend De Zerbi, assurant que son équipe dispose d’une «marge de progression importante au niveau du jeu par rapport au match de lundi. On n’est pas encore en mesure de gérer la possession du ballon parfaitement. Il y a beaucoup de choses à changer encore.»

Strasbourg, première étape pour cet Olympique de Marseille qui a encore tout à prouver en termes de jeu mais porte en lui de belles promesses après ces «deux gros matchs» contre le Real et le PSG, dixit Emerson. La question est d’ailleurs de savoir si les Olympiens tenteront de faire le jeu à la Meinau, ou s’ils se contenteront de jouer le contre face à «de bons joueurs jeunes, qui courent, de manière organisée». Le résultat, mais pas que pour l’OM.