C’est, aujourd’hui encore, l’un de nos défilés favoris de l’ère Marc Jacobs chez Louis Vuitton. La collection automnehiver 2012/2013 se dévoile dans la cour carrée du Louvre, transformée pour l’occasion en gare. Entre alors un train, un vrai, de couleur bleu nuit, comme un nouvel Orient-Express, et dans son wagon, des mannequins aux chapeaux cloche, typiques des années 1920, se découpent en ombres chinoises. Celles-ci descendent alors sur le quai, chacune accompagnée par un porteur de malles. Clin d’œil appuyé à l’effervescence qui animait la maison Vuitton au cœur des “Roaring Twenties” – période de croissance économique et de faste, durant laquelle les voyages se multiplient, et avec eux, les besoins de ces nouveaux aventuriers issus de la haute bourgeoisie occidentale. Un peu à l’image de l’ultime roman d’Edith Wharton, Les Boucanières, dans lequel l’autrice retrace l’immersion de jeunes américaines au cœur de la noblesse anglaise. Une exposition qui a ouvert ses portes ce 26 septembre 2025, et qui devrait durer plus d’un an.

De l’Exposition internationale des Arts Décoratifs…

Nous sommes le 28 avril 1925. Maintes fois reportée, l’Exposition internationale des Arts Décoratifs ouvre enfin ses portes, inaugurant un rendez-vous immanquable de l’art moderne, qui connaît au cœur des années 1920 son acmé. Étendue jusqu’à novembre, elle consacre Paris comme capitale des arts, en pleine éclosion du mouvement Art Nouveau qui grâce de ses courbes la plupart des créations contemporaines, des arrêts de métro signés Hector Guimard aux affiches publicitaires des spectacles de Sarah Bernhardt que l’on doit à Alphonse Mucha – depuis milles fois copiés.

Au même moment, c’est Gaston Vuitton, petit-fils de Louis, qui se trouve aux rênes de la maison. D’un tempérament curieux et passionné par les arts en tout genre (l’exposition montre des aquarelles comme des photographies capturées par ses soins), il s’épanouit dans la maison familiale d’Asnières, dont le salon est conçu en miroir de la tendance Art Nouveau avec ses motifs floraux et végétaux très stylisés. L’exposition se propose ainsi de redécouvrir la demeure à travers des tableaux et autres photographies, et la personnalité de Gaston Vuitton grâce à ses lectures de jeunesse comme l’hebdomadaire Le Journal des voyages et des aventures de terre et de mer, paru entre 1877 et 1949.