Un nouvel aéroport danois a dû fermer dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 septembre à la suite d’une deuxième alerte aux drones en deux nuits, Copenhague disant faire l’objet d’une « attaque hybride » d’origine inconnue depuis le début de la semaine. Elle fait suite à des survols dans d’autres pays et, dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Russie, qui dément être impliquée, est soupçonnée d’en être à l’origine.

> Une série d’alertes et de survols

L’espace aérien au-dessus de l’aéroport d’Aalborg, dans le nord du Danemark, a dû être fermé le soir du jeudi 25 septembre, en raison d’une alerte aux drones avant de rouvrir au milieu de la nuit, a indiqué la police danoise. À ce stade, les autorités n’ont toutefois pas formellement attesté la présence de drones.

Jeudi, la Première ministre Mette Frederiksen avait déjà dénoncé des « attaques hybrides » et prévenu que les survols de drones « pourraient se multiplier » alors que les incidents de ce type ont déjà eu lieu plus tôt dans la semaine. Des drones avaient été repérés dans la nuit de mercredi à jeudi au-dessus des aéroports d’Aalborg (nord), d’Esbjerg (ouest), de Sonderborg (sud) et de la base aérienne militaire de Skrydstrup (sud), selon la police.

Lundi soir déjà, des drones à l’origine non identifiée avaient survolé les aéroports de Copenhague et d’Oslo en Norvège voisine, bloquant le trafic pendant plusieurs heures. La Norvège a d’ailleurs annoncé jeudi avoir arrêté un homme d’origine étrangère qui opérait un drone près de l’aéroport international d’Oslo. L’appareil a été saisi.

> Une origine indéterminée, la Russie soupçonnée

Ces incidents surviennent après des intrusions de drones attribués à la Russie en Pologne et en Roumanie mi-septembre et d’avions de combat russes dans l’espace aérien estonien le 19 septembre. Les autorités danoises n’ont à cette heure pas identifié l’origine de ces appareils. Mais « il existe principalement un pays qui représente une menace pour la sécurité de l’Europe, à savoir la Russie », a estimé Mette Frederiksen.

De son côté, Moscou a « fermement » démenti être impliquée dans ces survols, son ambassade à Copenhague dénonçant une « provocation orchestrée ».

Ces multiples incidents sont à l’origine d’une montée en tension et d’un risque d’escalade. Lorsque l’Estonie a affirmé que trois MIG-31 russes ont violé son espace aérien, le 19 septembre, dans la zone du golfe de Finlande pendant douze minutes, le pays a aussitôt prévenu qu’il demanderait à l’Alliance atlantique d’activer l’article 4, qui prévoit des consultations entre pays membres en cas de menace sur l’un d’entre eux.

Au cours d’un Conseil de sécurité de l’ONU convoqué lundi par l’Estonie après cette incursion dans son espace aérien, l’ambassadeur des États-Unis, Mike Waltz, a promis que Washington défendra « chaque centimètre du territoire de l’Otan ». Ce dernier a rappelé « au moment où le président Trump et les États-Unis » tentent de « mettre fin à cette guerre atroce entre la Russie et l’Ukraine, nous nous attendons à ce que la Russie cherche des moyens de désescalade, et non à prendre le risque d’une extension du conflit ».

Le locataire de la Maison-Blanche interrogé en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, a en outre répondu « Oui, je le pense » à la question : « Pensez-vous que les pays de l’Otan devraient abattre les avions russes s’ils entrent dans leurs espaces aériens ? »

> Emmanuel Macron se dit prêt à apporter son soutien au Danemark

« Je viens de m’entretenir avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. Je lui ai fait part de la pleine solidarité de la France avec le Danemark après la répétition d’intrusions de drones non identifiés affectant le fonctionnement de l’aéroport de Copenhague », a de son côté écrit le président français sur X jeudi.

« La France est prête à apporter son appui au Danemark pour évaluer la situation et contribuer à la sécurité de l’espace aérien danois », a ajouté le chef de l’État.

Le président a adopté une position ambiguë après les précédents incidents, affirmant que les pays de l’Otan devaient « monter d’un cran » leur riposte en cas de « nouvelles provocations » de la Russie. Mais, face à ces « tests » de l’armée russe, « on ne va pas ouvrir le feu », a-t-il aussitôt complété.

De son côté, l’Union européenne a évoqué la création d’un « mur de drones » pour mieux suivre les incursions potentielles, mais sans livrer beaucoup de détails concrets à ce stade.

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