Natasha St-Pier : « J’en suis assez contente »

« J’ai commencé à écrire sur ces dix saintes parce qu’un jour, lorsque je me suis rendu dans une église pour chanter le spectacle Jeanne d’Arc, j’ai découvert que le prêtre qui y officiait aimait bien faire de la place aux femmes. Il avait invité une sculptrice à inscrire sur l’autel le nom de dix femmes qui avaient marqué l’Église catholique. C’est ce qui m’a donné envie de revenir sur le parcours de ces femmes qui viennent d’époques différentes et sur leur force de caractère. J’ai d’abord essayé de le faire par album, mais ça n’a pas donné ce que j’espérais donc j’en ai écrit un livre et j’en suis assez contente », explique Natasha St-Pier, férue d’Histoire.

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Quels sont les portraits qui vous ont le plus surpris en faisant vos recherches ?

« Hildegarde von Bingen m’a surprise par son côté visionnaire. À son époque, alors que ce n’était pas encore un sujet comme ça l’est aujourd’hui, elle parlait déjà d’écologie. Mère Teresa est aussi très inspirante aussi parce qu’elle disait qu’elle n’avait rien, qu’elle ne pouvait pas aider les pauvres de manière financière mais qu’elle pouvait leur donner autre chose, comme une présence et un sourire. Elle savait que ce n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan mais elle le faisait. On le voit, avec le recul, à quel point cette goutte d’eau a résonné et pris de la place. »

Est-ce essentiel, à notre époque, de mettre davantage les femmes en avant, selon vous ?

« Oui car il y a des femmes, avant moi, qui se sont battues pour qu’aujourd’hui je puisse être qui je suis, faire ce que je fais et pour que je puisse avoir le droit d’avoir le choix. Et, il ne faut pas arrêter d’en parler. Le chemin est encore long car aujourd’hui, le combat de la reconnaissance de l’égalité intellectuelle entre hommes et femmes n’est pas encore gagné. »

De quelle sainte vous sentez-vous la plus proche ?

« Sainte-Thérèse de Lisieux car je l’ai beaucoup chantée et lue. Je me suis tellement plongée dans son histoire, à travers son journal intime, que j’ai l’impression de la connaître personnellement. »

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Après avoir chanté dans les églises, vous écrivez sur les saintes. Quel est votre lien avec la religion et la spiritualité ?

« J’ai toujours eu une forte connexion avec la spiritualité. Ma maman a travaillé dans les hôpitaux où elle était en contact avec des patients opérés, des personnes âgées, des grands accidentés, etc. Elle a côtoyé des gens qui ont vécu une expérience de mort imminente. Elle a toujours eu des retours intéressants à nous faire de son travail. Quand on entend tout ça, ça ne peut qu’éveiller notre spiritualité. »

Ce vendredi 26 septembre, vous sortez « Ma plus belle histoire d’amour », un album dans lequel vous reprenez des grands titres qui vous rappellent des souvenirs. Pouvez-vous en partager un avec nous ?

« Je dirais que la chanson qui me ramène le plus à mon enfance est Si j’étais un homme de Diane Tell. Je l’ai beaucoup écoutée. Pendant longtemps, je pensais que la chanteuse y disait : « Si les hommes n’étaient pas si pressés de prendre mes tresses » alors qu’en réalité elle dit : « Si les hommes n’étaient pas si pressés de prendre maîtresse ». Et, même sans comprendre ce qu’elle voulait vraiment dire, cette chanson me touchait. »

Que cela vous fait-il de les interpréter sur scène ?

« Je m’autorise à m’approprier ces chansons le temps d’un album ou d’une tournée avant de les restituer à ceux qui les ont faites. Comme une petite fille qui va emprunter les fringues de sa mère pour jouer à la grande, je vais emprunter ces chansons et jouer à la grande interprète le temps d’un spectacle. J’aurais évidemment aimé que ces chansons soient miennes. »

Ça vous dérange qu’après autant d’années de carrière et plusieurs albums sortis, on vous redemande sans cesse vos plus gros titres comme Tu trouveras ou encore Mourir demain ?

« Non, pas du tout. C’est le rêve de chaque artiste d’avoir au moins une chanson marquante. Moi, j’ai la chance d’en avoir quatre ou cinq. Je ne vais pas m’en plaindre, loin de là… »

Sur VivaCité, vous avez expliqué votre fils n’était pas spécialement fan de vos chansons…

« Effectivement, je ne suis pas la chanteuse préférée de mon fils. Heureusement en fait, sinon la relation serait un peu malsaine. Lui aussi s’exprime à travers la musique et a sa propre personnalité. Il n’est pas mon miroir. Mais, j’avoue que je suis très fière quand il écoute ou fredonne une de mes chansons… »

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Aimeriez-vous qu’il marche sur vos pas ?

« Il n’a pas du tout envie de suivre mes pas. Il a une fibre artistique très développée mais il n’a pas du tout envie d’être connu. »

Natasha St-Pier en concert : Le 10 octobre au Théâtre Royal de Mons. Infos et réservations sur www.ticketmaster.be.