« On a pendu la crémaillère avec peu de retard. » Connue pour avoir développé une technologie innovante de soudage d’aluminium, la start-up industrielle Stirweld a inauguré, début septembre, son nouveau site de production rennais. Un espace de 700 m², dans la zone de la route de Lorient, que la petite entreprise a investi en 2023. Elle était jusqu’ici hébergée dans les locaux de l’ENS Rennes à Bruz, dont elle est en partie issue. « Nous sommes restés là-bas pendant six ans, c’était assez naturel », rembobine Laurent Dubourg, l’un des deux cofondateurs. Mais « au bout d’un moment, il a fallu faire le grand saut ».
Créée en 2017, Stirweld fabrique et conçoit des machines de soudage par « friction malaxage ». Un procédé qui permet notamment de souder de l’aluminium à l’état solide et sans apport de matière. « De l’aluminium, il y en a partout, pointe Laurent Dubourg. Dès qu’on a besoin de légèreté, de refroidir ou de conduire de l’électricité, on utilise de l’aluminium. »
Une technologie jusqu’à 10 fois moins chère
Le marché de Stirweld est donc des plus vastes : automobile, défense, spatial, aéronautique, énergie… Il l’est d’autant plus que sa technologie s’adapte à tous les environnements, se veut ultra-fiable et résistante et, surtout, réduit les coûts par rapport aux solutions traditionnelles. « Dans l’automobile, pour un moteur électrique, c’est trois fois moins cher que le vissage. Pour les échangeurs thermiques des radars militaires, c’est dix fois moins que la technologie de brasage, qui est ancienne », vante Laurent Dubourg.
Stirweld et ses 36 salariés se sont installés dans de nouveaux locaux à Rennes, dans la zone de la route de Lorient. (Photo Stirweld/Manon Le Bras Photographe)
Dès son lancement, la petite entreprise rennaise, qui compte aujourd’hui 36 salariés, a séduit des grands noms. Son tout premier client : Arianespace. « Le réservoir d’Ariane 6 est soudé avec nos outils », vante le cofondateur, dont l’équipe travaille également, dans le domaine automobile, pour des fournisseurs des géants Tesla, Mercedes, Fiat ou encore Stellantis.
Deux filiales à l’étranger
Rentable depuis ses débuts, Stirweld mise surtout sur l’international pour se développer. Il réalise 70 à 80 % de son chiffre d’affaires annuel (2,7 M€ l’année dernière) à l’export. États-Unis, Inde, Turquie, Mexique, Allemagne, Corée du Sud… 74 machines bretonnes ont été installées à ce jour. « On parcourt le monde pour installer nos machines. Mais on fabrique à Rennes, avec une trentaine de fournisseurs situés à moins de 200 km, souligne Laurent Dubourg. Notre volonté, c’est de faire rayonner la Bretagne à l’échelle mondiale, tout en contribuant à sa réindustrialisation. »
Pour se rapprocher de ses clients, la start-up a ouvert deux filiales commerciales à l’étranger, la première dans le Michigan, fin 2023, et la deuxième dans la région de Stuttgart, début 2025. Un développement notamment permis par une levée de fonds de 6 M€ annoncée à l’été 2024 (après une première opération de 2 M€ en 2021). Stirweld ne compte pas s’arrêter là et travaille sur l’ouverture d’autres filiales. Où ? Secret-défense, pour le moment.