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La firme au H peut aujourd’hui s’enorgueillir d’accueillir deux Grands Prix : la Formule 1 avec Suzuka, et le MotoGP avec Motegi. Cela fait en effet depuis l’an 2000 que le circuit reçoit le mondial du deux-roues. Une étape incontournable et appréciée par beaucoup d’entre eux. « C’est toujours un plaisir de revenir au Japon, commente Enéa Bastianini de KTM. J’adore la culture, les gens, leur respect mutuel, et tout le monde est très sympathique, c’est toujours un week-end de course agréable ! »
Le tracé en lui-même proposé est particulièrement adapté aux courses de moto. Pour nous en faire une idée, nous avons pris place dans une voiture de service pour sillonner les 4,8 kilomètres du circuit routier, alors que les ouvriers et les équipes de montage étaient à pied d’œuvre pour mettre la piste de l’Archipel dans son habit de lumière.
Le circuit de Motegi qui a accueilli le GP du Pacifique puis le GP du Japon en MotoGP. ©DR
On commence par une première partie assez plate mais technique, composée d’un double droit suivi d’un double gauche se refermant à chaque fois. Les virages sont séparés par de courtes lignes droites où la relance est cruciale. Standards du MotoGP oblige, les dégagements asphaltés sont quasiment inexistants et les bacs à graviers légion.
Mais c’est après le passage dans le premier tunnel qu’on entre dans le vif du sujet. Là, le dénivelé commence à se faire sentir. On arrive sur une série d’esses, une portion très grisante pour les motards suivie d’un virage serré à gauche. Mais après, on passe sur une zone à actions. Les concurrents doivent effectuer un gros freinage et amorcer une épingle à cheveu propice aux dépassements. Vient ensuite la partie la plus spectaculaire du circuit avec la plus longue ligne droite du tracé où l’aspiration est reine. Mais une surprise attend le peloton tout au bout avec un gros freinage pour amorcer un virage serré en dévers.
Motegi et son Speedway envahi par les herbes : quand le Japon voulait séduire l’Amérique
On passe ensuite sous le dernier tunnel pour entamer la dernière portion du circuit composée d’une série de virages techniques donnant sur la ligne droite de départ, relativement courte. Il est très facile de sortir trop large du dernier virage et de perdre un temps précieux.
On passe les vitesses à la volée, le nez dans le guidon, et il est déjà temps de faire un nouveau tour de Motegi. Si peu connu en Europe, et pourtant si intéressant…
On a visité le Honda Collection Hall à Motegi, le saint des saints pour les fans du grand H
Le bâtiment situé non loin du circuit retrace l’épopée de Honda sur deux et quatre roues, mais pas seulement.
Motegi est l’autre Honda-land après Suzuka. Maîtresse des lieux, la firme au H fait clairement sentir sa présence sur le complexe. Un des incontournables à voir quand on passe par là est la visite d’un immense bâtiment situé à quelques encablures du circuit. Le Collection Hall est, comme son nom l’indique, un musée à la gloire de la marque fondée par Soichiro Honda.
L’entrée annonce d’emblée la couleur avec une sculpture en cristal représentant un piston et portant la signature du créateur, mais aussi un échantillon des inventions les plus marquantes de Honda. Car la firme ne fait pas que des voitures ou des motos, mais également des véhicules agricoles, des groupes électrogènes, des moteurs pour bateaux et tondeuses ou, plus impressionnant encore, des jets privés depuis quelques années. Max Verstappen possède d’ailleurs un HondaJet pour se rendre sur les Grands Prix de F1.
L’exposition est située sur plusieurs niveaux et à chaque partie dédiée, on sent qu’on est au royaume de Honda. Pour tout passionné, pouvoir retracer en l’espace d’une heure l’histoire de la firme au H suscite son lot d’émotions et on a les yeux humides devant la ribambelle de machines affublées du célèbre logo ou des fameuses ailes.
Magasin de jouets
Avoir un guide permet de savoir quelques anecdotes sur la genèse de certains modèles. On apprend ainsi que le design d’une moto a été inspiré par les fameux torii et les toits des maisons traditionnelles nippones. Que si les moteurs des voitures Honda ont un régime très élevé, c’est en partie un héritage de la moto.
À l’époque où Honda dominait outrageusement la F1 comme motoriste. ©MB
L’apparition de plusieurs engins donne des trémolos dans la voix. On se retrouve ainsi nez à nez avec les McLaren du premier et du dernier titre d’Ayrton Senna, qui trônent aux côtés d’autres F1 propulsées par la firme au H qui était alors le motoriste N°1 dans le championnat. Apparitions également émouvantes de plusieurs NSX, surnommées les Ferrari japonaises pour avoir réussi à inquiéter les supercars européennes.
En fin de parcours, nous tombons sur les fameux robots humanoïdes Asimo, un projet que la compagnie a porté pendant près de 40 ans. Par ailleurs, il faut savoir qu’une rotation est effectuée entre les différents modèles et que des expos temporaires sont
proposées. Ainsi, un coin du hall est consacré au géant du modélisme Tomica, avec une boîte de voiture miniature agrandie pour accueillir un vrai cabriolet S800, la voiture de Spirou.
Après tout, nous sommes tous restés des enfants. Ce sont simplement les jouets qui sont devenus plus gros.
Le jour où Motegi a inspiré Spa-Francorchamps
La piste nippone possède des alentours très « verts » qui ont donné des idées à notre tracé national.
Le terrain sur lequel s’étend le complexe Mobility Resort Motegi est particulièrement vaste. Le circuit se trouve en effet dans les profondeurs de la campagne japonaise et est entouré de vastes forêts. Devant cette faune et flore à foison, Honda a lancé un concept qui peut paraître aux antipodes des activités motorisées qui sont la raison d’être de Motegi : un complexe dédié à la nature et à la biodiversité.
Nous avons visité Suzuka, l’autre plus beau circuit du monde
Ainsi, si les à-côtés de Suzuka ressemblaient plutôt à Walibi avec son spectaculaire parc d’attractions, Motegi s’apparente plutôt à un Durbuy Adventure. Les visiteurs, en particulier les enfants en bas âge, sont sensibilisés à l’importance de la préservation de la nature. Les quelques attractions présentes sont sur un thème vert, avec par exemple un parcours du combattant où il faut faire face à différents types d’insectes. Ou encore une sorte d’Autopia version off-road.
Mais le gros morceau se trouve à l’abri des regards. Motegi a lancé le volet HelloWoods qui est en réalité une balade dans les bois tout proches via des sentiers balisés. Au fil du parcours, on retrouve différents panneaux avertissant sur la présence d’animaux dans les parages mais aussi des aquariums abritant des espèces autochtones. Un peu plus loin, on retrouve l’attraction-phare du complexe : une tyrolienne partant de l’orée des bois et s’arrêtant dans la fan zone !
On peut camper à Motegi, y compris quand il n’y a pas de course. Au loin, la fameuse tyrolienne traversant une partie du complexe. ©MB
La petite histoire raconte que cette initiative eco-friendly a inspiré le Circuit de Spa-Francorchamps. Honda étant également propriétaire de Suzuka qui a un jumelage avec le tracé ardennais, la feue directrice Nathalie Maillet avait pu visiter le circuit de Motegi et ses alentours, et avait été séduite par le concept verdoyant du complexe. Tout est parti de là pour créer le Circuitsp’Adventure qui propose une randonnée de 1,5 km à travers les forêts au cœur du Circuit.