Par Le Figaro avec AFP
Publié
le 21 avril 2025 à 16h54,
mis à jour le 21 avril 2025 à 18h11
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Les passes d’armes à sens unique se multiplient entre le 47e locataire de la Maison-Blanche et le chef de la banque centrale des États-Unis.
Nouvelle escarmouche dans la guerre que mène Donald Trump contre la Réserve fédérale américaine. Il s’en est pris une nouvelle fois ce lundi au patron de la Fed, en traitant ce dernier d’«immense loser», alors que les tensions persistantes entre les deux hommes inquiètent déjà les marchés. «Il peut y avoir un RALENTISSEMENT de l’économie à moins que “Monsieur le retardataire”, cet immense loser, ne baisse les taux d’intérêt, MAINTENANT», a ainsi écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, faisant référence au chef de la Fed.
Le président américain a par ailleurs menacé ce week-end de se débarrasser de Jerome Powell, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution. Donald Trump reproche au banquier central de ne pas avoir abaissé les taux d’intérêt pour soutenir la croissance. «Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir et si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi», assurait jeudi dernier le président américain dans le Bureau ovale. Une déclaration doublée d’un message clair sur son réseau Truth Social : «Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine», alors que le second mandat de ce dernier doit s’achever en mai 2026.
Jerome Powell a par ailleurs récemment décrit l’assombrissement de la conjoncture en raison de la guerre commerciale de Donald Trump. Il reste cependant déterminé à choisir son propre rythme de baisses de taux de son institution, alors que la Maison-Blanche les réclame au plus vite.
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Instabilité des marchés
Le dollar s’est trouvé sous forte pression lundi face aux tensions entre Donald Trump et la Fed, dans des marchés asiatiques sans élan pour cause de lundi pascal, tandis que les prix du pétrole décrochaient après les discussions entre l’Iran et les États-Unis. Vers 06h30 GMT, le billet vert plongeait de 1% face à la devise japonaise, à 140,78 yens pour un dollar, niveau inédit depuis la mi-septembre. Il chutait de 1,05% face à la monnaie commune européenne, à 1,1512 dollar pour un euro, au plus bas depuis novembre 2021.
«Le dollar s’est fortement affaibli à l’ouverture des marchés asiatiques, dans le sillage d’une semaine d’échanges raccourcie», constate Michael Wan, de la banque MUFG, pointant «des signes inquiétants indiquant que l’administration Trump cherche à limoger le président de la Réserve fédérale américaine (Fed)». «Bien qu’il nous semble peu probable que l’administration Trump parvienne à révoquer purement et simplement le président de la Fed, faute de pouvoir légal, toute initiative en ce sens agitera les marchés», avertit Michael Wan.
Une pression qui semble se répercuter à l’ouverture de la Bourse de New York qui évoluait ainsi en nette baisse ce 21 avril. Wall Street est toujours minée par le flou entourant la politique commerciale américaine, mais aussi par les tensions entre Donald Trump et la Réserve fédérale américaine (Fed). Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,36% contre 4,32% vendredi en clôture. Vers 14h20 GMT, le Dow Jones recule de 1,86% l’indice Nasdaq plonge de 2,57% et l’indice élargi S&P 500 perd 2,08%. «Toute forme d’instabilité (avec) la plus grande banque centrale du monde n’est pas un bon signe, (…) plus il y a d’incertitude, plus la situation est grave», avance Adam Sarhan, de 50 Park Investments.