Cette exposition en accès libre dans la capitale espagnole « est un appel à ne pas détourner le regard » de ce qu’il se passe dans la bande de Gaza.

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France Télévisions – Rédaction Culture

Publié le 26/09/2025 12:52

Temps de lecture : 3min

Files d'attente pour la faim à Gaza, février 2024. La famine a été confirmée dans la ville de Gaza, représentant une crise délibérée, créée par l'homme et provoquée par le gouvernement israélien. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Files d’attente pour la faim à Gaza, février 2024. La famine a été confirmée dans la ville de Gaza, représentant une crise délibérée, créée par l’homme et provoquée par le gouvernement israélien. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Dans l’espoir de « réveiller les consciences endormies », le musée Thyssen-Bornemisza de Madrid, l’un des plus célèbres de la capitale espagnole, expose depuis mardi 23 septembre des clichés réalisés par des photojournalistes dans la bande de Gaza assiégée depuis octobre 2023. « La destruction de Gaza est apocalyptique », écrit le musée dans sa présentation, « des quartiers et des villes entiers ont été rasés ».

Réunissant vingt-sept photographies, l’exposition Gaza a través de sus ojos (Gaza à travers leurs yeux), en accès libre jusqu’au 19 octobre, occupe le hall principal du musée madrilène. Elle montre des scènes de Gazaouis recevant eau et nourriture distribuées par l’aide humanitaire ou d’enfants se rendant dans des écoles improvisées parmi les décombres de bâtiments détruits.

L'UNRWA gère la collecte des déchets pour freiner la propagation des maladies dans un contexte de surpopulation, de chaleur et de pénurie de fournitures médicales. (THYSSEN MUSEO MADRID)

L’UNRWA gère la collecte des déchets pour freiner la propagation des maladies dans un contexte de surpopulation, de chaleur et de pénurie de fournitures médicales. (THYSSEN MUSEO MADRID)

« Ces photos documentent les bombardements et la destruction de la bande de Gaza, le déplacement forcé de la population, les bombardements des infrastructures civiles telles que les hôpitaux et les écoles des Nations unies, mais aussi la famine », décrit Raquel Marti, directrice exécutive de l’UNRWA Espagne, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, partenaire de l’exposition.

« Ce ne sont pas des images lointaines, ce sont des regards humains qui nous obligent à reconnaître la dignité d’un peuple qui souffre », a salué le ministre de la Culture Ernest Urtasun lors d’une conférence de presse.

Environ 1,4 million de personnes ont été déplacées du jour au lendemain, forcées de fuir avec tout ce qu'elles pouvaient emporter, en mai 2024. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Environ 1,4 million de personnes ont été déplacées du jour au lendemain, forcées de fuir avec tout ce qu’elles pouvaient emporter, en mai 2024. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Le directeur artistique du musée, Guillermo Solana, a de son côté exprimé l’ambition qu’elle « serve de réveil pour les consciences endormies, comme un moyen d’ouvrir les yeux à ceux qui refusent encore de voir et détournent le regard de ce qui se passe ».

Sous les vingt-sept photographies ne figure aucun nom : « Nous n’avons pas voulu mettre leurs noms (aux photojournalistes) pour préserver leur intégrité et éviter qu’ils ne soient assassinés », assure Raquel Marti, qui considère cet anonymat révélateur d’une « triste réalité qui caractérise la situation des journalistes à Gaza », qui risquent leur vie pour témoigner de ce qu’il s’y passe.

Un membre de l'équipe de l'UNRWA transporte un enfant blessé à travers une école transformée en abri dans le centre de Gaza, l'un des 150 abris d'urgence gérés par l'UNRWA, en janvier 2024. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Un membre de l’équipe de l’UNRWA transporte un enfant blessé à travers une école transformée en abri dans le centre de Gaza, l’un des 150 abris d’urgence gérés par l’UNRWA, en janvier 2024. (THYSSEN MUSEO MADRID)

Alors que les autorités israéliennes continuent d’interdire l’accès à Gaza aux médias internationaux, Reporter Sans Frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués sur place depuis le début des opérations militaires israéliennes, menées en représailles à l’attaque du 7 octobre 2023 orchestrée par le mouvement islamiste Hamas.

Ce n’est pas la première fois que le Thyssen-Bornemisza fait entrer la guerre dans ses galeries : en 2022, le musée avait exposé une soixantaine d’œuvres d’art ukrainiennes qui avaient été déplacées de Kiev pour les mettre à l’abri face à l’invasion russe.