LISA O’CONNOR / AFP
L’acteur Liev Schreiber fait partie des personnalités qui dénoncent l’appel au boycott du cinéma israélien.
CINÉMA – Une pétition contre la pétition. Quelque 1 200 membres de l’industrie cinématographique américaine s’élèvent, dans une pétition, contre l’appel au boycott d’institutions culturelles israéliennes. Elle vise à remettre en cause la tribune signée par des milliers d’acteurs et réalisateurs, comme Javier Bardem ou Emma Stone, pour dénoncer les crimes de guerre à Gaza.
Cette nouvelle pétition révélée ce jeudi 25 septembre par l’hebdomadaire Variety estime que cet appel au boycott « amplifie la propagande antisémite » et relève d’une « désinformation qui défend une censure arbitraire ». Parmi les signataires, on peut retrouver des noms comme l’acteur Liev Schreiber, la comédienne Jennifer Jason Leigh ou encore le PDG de FOX Entertainment Global Fernando Szew.
Début septembre, sous la bannière du collectif Film Workers for Palestine, des milliers d’artistes se sont engagés à cesser toute collaboration avec des institutions culturelles israéliennes (festivals, producteurs, diffuseurs…) « impliquées dans le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien ».
La pétition lancée en réponse affirme que ce boycott risque toutefois de toucher « les voix qui cherchent précisément à trouver un terrain d’entente » en Israël et relève d’une « forme de punition collective (…) inefficace ». Les signataires dénoncent par ailleurs, dans l’appel au boycott, l’emploi des termes « nébuleux » de « complicité » ou « d’implication ».
8 000 signataires contre les crimes à Gaza
La tribune dénonce aussi une chasse à l’homme. « Qui va décider quels cinéastes israéliens et quelles institutions cinématographiques sont complices ? Un comité maccarthiste qui fait des listes noires ? Ou la complicité est-elle juste un moyen de boycotter tous les Israéliens et les sionistes (…) quoi qu’ils créent ou pensent », justifie-t-elle.
L’appel de Film Workers for Palestine, qui revendique désormais quelque 8 000 signataires, avait tenté de répondre à cette objection en définissant des exemples de « complicité » : cela « inclut le fait de dissimuler (traduction de whitewash, NDLR) ou de justifier le génocide et l’apartheid et/ou de s’allier avec le gouvernement qui le commet », indique le texte.
Ces dernières semaines, de plus en plus de cinéastes, musiciens ou écrivains occidentaux ont appelé à un boycott culturel d’Israël en raison de la guerre à Gaza, suscitant l’inquiétude de certains artistes israéliens qui affirment lutter contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.