Par

Bertrand Dumarché

Publié le

26 sept. 2025 à 18h00

À l’occasion d’un point presse organisé dans le cadre du SPACE, l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a dressé un constat préoccupant pour l’avenir de l’élevage. « Quasi toutes les productions sont en baisse, or la demande est là. Les jeunes qui vont se lancer ont de très belles perspectives, mais il faut un vrai soutien des pouvoirs publics », a insisté Michel Bloc’h, éleveur de porcs dans le Finsitère et président de l’UGPVB.

Simplifier pour installer

Au cœur des revendications : la nécessité de lever les freins administratifs et réglementaires. La loi Duplomb est perçue comme « un premier pas positif », mais « les projets de décrets en consultation risquent de complexifier encore les démarches », regrette l’organisation. « Nous ne demandons pas de souplesse, mais une simplification réelle pour instruire les dossiers d’installation et de modernisation », a martelé Michel Bloc’h.

Filière porcine : maintenir le cap

La production porcine traverse une phase délicate. « Après une période favorable, nous abordons l’hiver avec des cours en recul et des droits de douane chinois qui fragilisent notre compétitivité », a rappelé le président. D’où l’importance de « remettre en avant le manger français » et d’attirer de « nouveaux capitaines pour renouveler les générations ».

Bovins : un renouvellement vital

Du côté des bovins, la hausse actuelle des prix masque une situation plus préoccupante : « La production recule de 3 % par an et 55 % des bovins viande appartiennent à des agriculteurs de plus de 50 ans. Il faut un plan pour moderniser les exploitations et assurer la relève », a averti Michel Cojean, éleveur dans les Côtes-d’Armor et président de la section bovine. La fièvre catarrhale ovine (FCO) pourrait en outre peser lourdement sur les années à venir.

Œufs : un marché sous pression

Pour la filière œuf, la consommation progresse, tirée par un produit « plébiscité par la population et les nutritionnistes », a rappelé Éric Guelaff, producteur à Condé-sur-Vire (50) et président de la section. Mais la conversion vers les élevages alternatifs se heurte à la concurrence des importations ukrainiennes, qui ne respectent pas les normes françaises ni européennes. « Nous faisons face à une concurrence déloyale et à des risques sanitaires. Il faut protéger nos éleveurs et les consommateurs », alerte l’UGPVB.

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Une souveraineté alimentaire à défendre

Plus largement, l’organisation a rappelé la nécessité de défendre la souveraineté alimentaire. « Nous sommes plus forts quand nous sommes regroupés, mais avec la PAC qui s’annonce en baisse, nous avons besoin d’une agriculture française forte », a souligné Mathilde Roux, la directrice de l’UGPVB.

Pour l’ensemble des filières, le message est clair : l’avenir passera par des installations collectives, modernisées, et soutenues par un cadre administratif adapté. « Il n’y a pas d’avenir à s’installer seul. Le renouvellement des générations est une condition vitale pour nos territoires », a conclu Michel Bloc’h.

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