Dans un entretien au « Parisien » vendredi, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement serait « nommé avant le début des travaux parlementaires », soit début octobre.

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Publié le 26/09/2025 17:40

Mis à jour le 26/09/2025 19:39

Temps de lecture : 4min

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, le 10 septembre 2025 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

« Je repars d’une feuille blanche. » Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, affirme, dans une interview au Parisien publiée vendredi 26 septembre, que « le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires », soit début octobre. « Je souhaite continuer à travailler le projet de budget. Les ministres qui veulent rentrer au gouvernement vont devoir l’endosser », explique-t-il. 

La session parlementaire ordinaire doit commencer le 1er octobre avec le renouvellement des postes clés de l’Assemblée nationale, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale. Interrogé par franceinfo, Matignon n’a toutefois pas souhaité confirmer de date précise pour la nomination du gouvernement, ni si celle-ci surviendrait avant mercredi.

Déficit public, retraites, taxe Zucman et retour de l’ISF écartés… Dans cet entretien, le nouveau locataire de Matignon développe notamment plusieurs de ses propositions pour le budget 2026. 

Un budget « qui tiendra compte des premières consultations que j’ai eues »

« Les ministres devront savoir négocier et revenir au travail parlementaire d’autrefois, c’est-à-dire le dialogue et aller chercher des compromis en séance jusque tard dans la nuit », prévient le nouveau chef du gouvernement. Sébastien Lecornu poursuit, en promettant de présenter « un budget qui tiendra compte des premières consultations que j’ai eues avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales, et des formations politiques ». « C’est ce budget qui sera ensuite débattu et amendé par le Parlement à l’automne. » 

L’objectif d’un déficit public à 3% du PIB en 2029

Le Premier ministre affirme viser un déficit public à 4,7% du PIB en 2026, maintenant l’objectif de revenir aux 3% en 2029. « Revenir à 3% en 2029, c’est certes notre engagement vis-à-vis de nos partenaires, mais c’est surtout le seuil qui permet de faire baisser la dette et de ne pas payer plus d’intérêts », défend-il. 

« C’est la condition pour préserver les politiques publiques essentielles pour les Français. Je présenterai un projet robuste aux alentours de 4,7% compte tenu du fait que j’ai décidé de ne pas imposer aux Français de renoncer à deux jours fériés sans être rémunérés », poursuit Sébastien Lecornu. 

Pas de budget « d’austérité » ni de « régression sociale »

Le Premier ministre veut « proposer une diminution de six milliards d’euros sur l’Etat et son train de vie », une « meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales », ainsi qu’un « projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales » qui sera présenté au Conseil des ministres en même temps que les projets de budget.

Toutefois, « hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale », jure-t-il, tentant d’apaiser les tensions. Dans cet entretien au Parisien, Sébastien Lecornu reconnaît qu’il « y a des attentes sociales fortes dans notre pays ».

La taxe Zucman, « pas la bonne réponse »

Interrogé sur une éventuelle instauration de la taxe Zucman, qui propose de créer un impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, Sébastien Lecornu renvoie la balle au Parlement, tout en affirmant : « ne pas [croire] » qu’elle soit « la bonne réponse ». Quant au retour de l’ISF, remplacé en 2018 par un impôt sur la fortune immobilière, « le gouvernement ne l’envisage pas », répond-il. 

« Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », poursuit le nouveau Premier ministre, prévenant que ce serait « au Parlement à la fin de trancher ».

Autre revendication de la gauche : l’abrogation de la réforme des retraites. Là encore, Sébastien Lecornu estime que la balle sera dans le camp des élus de l’Assemblée nationale et du Sénat.