Le premier ministre a écarté de premières pistes pour le budget comme le retour de l’impôt sur la fortune ou la taxe Zucman ce vendredi. Jean-Luc Mélenchon a immédiatement appelé la gauche à voter la motion de censure LFI.

La réaction n’aura pas tardé. Quelques minutes après les annonces du premier ministre Sébastien Lecornu, Jean-Luc Mélenchon a appelé la gauche, et notamment les socialistes, à voter la motion de censure que LFI entend déposer à la reprise de la session parlementaire, après les annonces de Sébastien Lecornu, qui a notamment écarté la taxe Zucman ou un retour de l’ISF. «Il est temps pour la gauche de l’hémicycle de rallier la censure insoumise», a clamé le leader de La France insoumise sur son compte X ce vendredi. «Les nigauds sont servis : Lecornu fait du Macron. Ni plus ni moins. Au moins c’est franc», a grincé l’ancien candidat à l’élection présidentielle, en raillant la volonté des socialistes d’avoir voulu discuter avec le nouveau premier ministre.

Dans la foulée, la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a également brandi la menace d’une censure: «Je constate qu’il prépare activement sa censure», a-t-elle dit dans un message sur X, observant que Sébastien Lecornu disait «NON à toutes les mesures de gauche» et «OUI à toutes les mesures de droite». «Ceux qui espéraient une inflexion de Sébastien Lecornu par rapport à ses prédécesseurs doivent revenir à la raison. La politique budgétaire sera la même», a pour sa part écrit sur X le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel.


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«J’ai l’impression qu’il cherche à se faire censurer»

Quelques voix socialistes ont également réagi à l’entretien de Sébastien Lecornu au Parisien, publié vendredi. Le premier ministre y écarte notamment la taxe Zucman sur les hauts patrimoines et le retour de l’impôt sur la fortune, remplacé en 2018 par un impôt sur la fortune immobilière. Tout en affirmant que dans sa copie initiale du budget, «certains impôts augmenteront» et «d’autres diminueront». Il a par ailleurs aussi écarté l’hypothèse d’une suspension de la réforme des retraites.

Porte-parole des députés PS, le député Arthur Delaporte a dit sur RTL «s’étouffe(r)» à la lecture de cette interview et se demande si Sébastien Lecornu «cherche à se faire censurer». «Le premier ministre demeure mystérieux sur le contenu de son budget, alors que le temps presse», a pour sa part réagi le député PS Jérôme Guedj dans un message transmis à l’AFP. «Pour qu’il y ait débat parlementaire, il serait bien inspiré d’inclure dans ce budget initial les éléments qu’il semble écarter d’emblée: taxation des hauts patrimoines, suspension de la réforme des retraites, soutien au pouvoir d’achat…», a-t-il ajouté.