Après avoir révélé le nom de son mouvement Cœur lyonnais dans une «Lettre aux Lyonnais» publiée ce jeudi, Jean-Michel Aulas a pu mesurer le soutien des militants de la droite et du centre pour battre la majorité écologiste en place.

«Oui, nous allons nous porter candidats pour reprendre ensemble notre destin en main». Après des mois de préparation et d’attente, Jean-Michel Aulas a réuni plusieurs centaines de personnes dans le quartier de la Confluence ce vendredi pour son premier meeting de candidat officiel à la mairie de Lyon. Celui qui est soutenu par les quatre partis du «socle commun» en a profité pour montrer les muscles et quelques soutiens politiques de poids, avec la présence du ministre démissionnaire François-Noël Buffet (LR), de l’ancien maire Michel Noir et ou encore du sénateur Bernard Fialaire (Parti radical)

«Candidat pour mettre fin à ces raisonnements dogmatiques qui dressent les uns contre les autres, et qui nous sont imposés sans les avoir véritablement souhaités ! Oui, je veux devenir votre prochain maire, en 2026», a lancé «JMA», galvanisant sa base, et notamment les jeunes de Génération Aulas, après des mois d’attente. «Aulas maire de Lyon», «Aulas 2026!», scandaient ces derniers en suivant leur champion vers l’estrade devant de nombreux journalistes. L’homme d’affaires de 76 ans avait laissé Pierre Oliver (LR), maire du 2e arrondissement proche de Laurent Wauquiez, chauffer la salle. Et deux jeunes lyonnaises issues de la «société civile» animer les interludes pour incarner cette étiquette qu’il ne cesse de marteler.


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Opposant «l’union de tous les Lyonnais» dans un «rassemblement» qu’il veut «le plus large» au «dogmatisme» et à la «division» attribués à la majorité écologiste en place, Jean-Michel Aulas s’est présenté en candidat du «rayonnement lyonnais» et des solutions collégiales. Celui qui répète ne pas être «le candidat des partis» a parfois joué sur le rejet des politiques, devant un parterre d’élus venus le soutenir. Les maires LR de l’agglomération et plusieurs parlementaires de la droite et du centre étaient présents. Il faut que les ennemis communs rassemblent, et exaspèrent, pour qu’ils se tiennent tous à quelques chaises les uns des autres.

Un «amoureux de Lyon» issu de la «société civile»

Pour l’heure «JMA» a su donner des gages à tous, axant ses «priorités» à la fois sur «la sécurité» et «la culture». Il a renouvelé sa proposition de gratuité des transports en commun pour les Lyonnais aux revenus inférieurs à 2500 euros. Le désormais candidat officiel a aussi évoqué la possibilité de création d’une police métropolitaine. Et annoncé un référendum sur ce sujet s’il est élu. Référendum qu’il dit vouloir renouveler chaque année, sur «des sujets qui touchent les Lyonnais».

L’homme aux sept titres de champion de France avec l’Olympique lyonnais a déroulé le récit d’un «amoureux de Lyon», «parti de rien», qui a «tout réussi» et s’investit pour «rendre sa splendeur» à la ville, selon la formule de Pierre Oliver. «Je suis fier d’avoir créé de l’activité et des milliers d’emplois, fier d’avoir fait rayonner la ville», a seriné Jean-Michel Aulas. Rappelant évidemment les années glorieuses de l’OL, qui ont fondé sa notoriété entre Rhône et Saône et pour laquelle beaucoup étaient encore là ce vendredi soir, il s’est à nouveau placé dans les pas de Gérard Collomb. Il a aussi convoqué les figures d’Édouard Herriot, André Marie Ampère et Tony Garnier.

Au lendemain de l’envoi de sa lettre au Lyonnais officialisant sa candidature et le lancement de son mouvement Cœur lyonnais, «JMA» a rapidement embrayé sur la critique du mandat écoulé. «J’ai mal à ma ville ! Lyon décroche elle se replie. On a perdu notre fierté», a-t-il lancé sous les acclamations de la foule, huant à l’envi la majorité écologiste. Laure Cédat, mère de famille ayant perdu sa fille renversée par un chauffard alors qu’elle circulait à trottinette en 2022 a au contraire été ovationnée après son récit. Elle qui fait des écologistes les responsables de plusieurs drames de la route s’est engagée dans le collectif des défenseurs de Lyon dont la pétition rassemblant de nombreux commerçants revendique aujourd’hui 18.000 signataires.

«Au lieu d’harmoniser, on a opposé», a accusé Jean-Michel Aulas. Pestant comme toujours contre les travaux et les embouteillages, le désormais candidat officiel a dénoncé «mépris», «manque d’humilité », «idéologie», «écologie punitive». La campagne a déjà commencé sur les chapeaux de roues après un conseil houleux ce jeudi, chacun se renvoyant les accusations en «fébrilité». L’opposition s’est poursuivie par lettre d’avocats dès ce vendredi, après que le sénateur Thomas Dossus s’est interrogé sur la régularité des sondages commandés par Jean-Michel Aulas ces derniers mois. Des sondages qui l’ont parfois placé parfois en tête au premier tour.