Un « rassemblement », vraiment ?
La future liste « Schilick en commun » présentée ce jeudi soir, se veut un « rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes », composée de l’association historique Schilick écologie (dont est issue Danielle Dambach) et Cap Schilick, collectif axé sur la démocratie participative. Place publique, parti fondé par Raphaël Glucksmann et représenté par l’adjoint Patrick Ochs, le Parti communiste et les Écologistes complètent la réunion.
« Autrement dit “tout sauf La France insoumise” », réagit Schilick insoumise dans un communiqué. « Une telle orientation étonne alors que le NFP avait précisément permis de gagner les élections législatives de 2024 , en empêchant le Rassemblement national d’arriver en tête ». La formation politique d’extrême gauche, qui ne siège pas au conseil, explique avoir « proposé » à la maire et sa deuxième adjointe « l’organisation d’ateliers participatifs ouverts à l’ensemble des Schilikois afin d’élaborer un programme commun ».
Sans recueillir l’écho de la majorité municipale. « L’idée était de repartir dans la configuration de 2020 », explique à ce propos Nathalie Jampoc-Bertrand. « On a aucun adversaire à gauche », insiste Antoine Splet, conseiller municipal et « chef de file » du PCF à Schilick. Pour combien de temps encore ? Les Insoumis annoncent présenter prochainement une « liste de rassemblement ».
Et le Parti socialiste ?
Le logo du parti à la rose ne figure pas non plus parmi les structures engagées dans « Schilick en commun ». En cause : une scission avec Bernard Jenaste, actuel adjoint chargé de l’état civil.
Élu « premier des socialistes » par les membres de la section schilikoise, ce dernier est donc en charge de conduire des négociations avec les autres forces politiques. Or l’élu avait fait part de son ambition de mener une liste autonome. « Le PS existe, on a les reins assez solides pour y aller », avait-il ainsi assuré dans nos colonnes. Les élus socialistes (Stéphane Husson, Maïté Elia, Jérôme Mai et Jamila Chrigui) s’étaient désolidarisés sur le champ. On les retrouve désormais du côté de leur camarade Nathalie Jampoc-Bertrand.
Désormais, « la porte est ouverte » à Bernard Jenaste, précise la deuxième adjointe actuelle. Pour la fédération du PS bas-rhinois, la balle est aussi dans le camp du premier des socialistes. « C’est à lui que revient la préparation d’une liste ou la co-construction d’un accord avec d’autres formations politiques », précise Thierry Sother, son secrétaire général.
Quelles divergences entre Insoumis et bloc de gauche ?
Parmi les chantiers de « Schilick en commun » : « renforcer l’accès au droit pour toutes et tous », fait valoir Nathalie Jampoc-Bertrand. « Continuité » oblige, l’équipe compte également poursuivre ses projets qui ont pris du retard, tels que la maison de la petite enfance ou le groupe scolaire Victor-Hugo.
D’autres serpents de mer traînent encore : « continuer sur le chantier du tram », examiné pour l’instant par une convention citoyenne. Et penser le futur du site Heineken, « un cœur de ville à travailler », avec un volet « économique », un « poumon vert » et « pourquoi pas, aussi, de l’accueil de services publics ». Des projets qui dépendront en grande partie de la majorité formée au sein de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS)… Et donc du résultat du scrutin strasbourgeois. Le tout, dans un contexte d’austérité généralisée. « On attend de voir comment l’État va considérer les collectivités », commente la future tête de liste.
De son côté, les Insoumis souhaitent instaurer un « référendum d’initiative citoyenne municipal », un « encadrement des loyers » ou une gestion des « biens communs par des régies publiques à Schiltigheim et à l’EMS ». Ou encore « passer à une alimentation 100 % bio et locale dans les cantines et les rendre gratuites ».
Que va devenir Danielle Dambach ?
« Continuer sur ce rythme n’est pas bon pour ma santé. » À 66 ans, Danielle Dambach a donc « passé le relais » à sa seconde adjointe. Afin de lutter contre la « personnalisation » de la fonction et de « prendre du temps pour [ses] proches ». « J’ai besoin de me décentrer », a-t-elle confié. L’édile fera toutefois partie de la prochaine équipe pour « poursuivre son investissement » sur des sujets qui touchent notamment à l’Eurométropole, où elle préside l’agence du climat depuis 2020.