Il y a des semaines qui se terminent mieux qu’elles n’ont commencé. Lundi soir, IDFM, l’autorité organisatrice des transports en région parisienne, annonçait que les usagers du RER B devraient attendre 2028 (soit un an de plus) pour voir arriver les nouveaux trains sur leur ligne. Mais ce vendredi, place à une bonne nouvelle.

Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France et d’IDFM, ainsi que Jean Castex, le patron de la RATP – peut-être pour seulement quelques semaines encore -, n’étaient pas mécontents de révéler que le nouveau métro, le MF19, fera son entrée sur le réseau parisien 15 jours avant la date initialement prévue.

Dès le 16 octobre, si tout va bien et que les services de l’État valident les ultimes tests de sécurité, les usagers de la ligne 10 pourront faire leur premier trajet avec ce métro flambant neuf. Du moins s’ils ont la chance de tomber dessus, le MF19 devant remplacer les anciennes rames au fil des mois à venir, jusque mi-2027 selon nos informations, même si la RATP ne veut pas avancer de date officielle.

La première rame qui circulera est partie jeudi soir des usines d’Alstom de Valenciennes, via la voie ferrée, pour arriver aux ateliers Villette de la RATP, dans le XIXe arrondissement de Paris, ce vendredi matin.

Jean Castex, patron de la RATP, et Valérie Pécresse, présidente d'IDFM, se réjouissent de cette arrivée avancée. LP/Olivier ArandelJean Castex, patron de la RATP, et Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, se réjouissent de cette arrivée avancée. LP/Olivier Arandel

« Voilà 40 ans que ça n’était pas arrivé ! Le MP14, lui, avait été acheminé jusqu’à Paris par la route. C’est mieux pour le bilan carbone (NDLR, 500 à 600 tonnes de CO2 évitées) et il n’est pas utile de monter et démonter chaque voiture pour les mettre sur camion », explique Côme Berbain, le directeur du département maintenance du réseau ferré de la RATP.

« Nous avons tenu l’échéance. Nous nous sommes mis en mode JO comme quand nous avions livré les prolongements des lignes 11 et 14 à temps. Là, il n’y a plus de JO mais on a fait comme si, pour tenir l’échéance. Et nous n’aurions pas pu le faire sans Alstom », tient à souligner Jean Castex, le patron de la RATP.

À ses côtés, Valérie Pécresse jubile. « En 2024, il y a eu les JO. Et en 2025, c’est la révolution du métro ferré. C’est plus de 3 milliards d’euros de contrats de commande et 4 milliards d’euros pour adapter les infrastructures », rappelle-t-elle au passage.

« Train boa (NDLR : sans séparation entre les voitures) plus sécurisant, rames entièrement ventilées, vidéoprotégées, prises et ports USB, lumière plus belle grâce à des ouvertures plus grandes, information dynamique… Ca va changer l’expérience du voyageur ! » promet la présidente de région.

Seul bémol, là où la patronne d’IDFM annonce des rames plus capacitaires, la FNAUT-IDF, la fédération des usagers, regrette le choix de réduire le nombre de places assises de 16 %.

Le MF19 doit offrir un meilleur confort de voyage aux usagers. LP/Olivier ArandelLe MF19 doit offrir un meilleur confort de voyage aux usagers. LP/Olivier Arandel

Après la ligne 10, le MF19 sera déployé jusqu’en 2033-2034 sur 7 autres lignes (7 bis, 3 bis, 13, 12, 8, 3, 7). Ces 410 trains couvriront ainsi 40 % du trafic et transporteront pas moins de 600 millions de passagers. « Ce n’est pas un événement anodin qui se produit très souvent. Cela fait vingt ans qu’on n’avait pas eu un tel événement ! » souligne Henri Poupart-Lafarge, le directeur général d’Alstom.