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Publié le 26/09/2025 23:52
Temps de lecture : 3min – vidéo : 3min
Les équipes de France Télévision ont pu embarquer à bord d’un navire de l’Otan dans l’Océan Arctique, sur lequel se trouvait notamment un Français. Son métier : écouter le moindre bruit au fond des mers. Il tente d’y entendre des sous-marins, mais la fonte des glaces perturbe les ondes sonores.
(France 2)
3min
Les équipes de France Télévision ont pu embarquer à bord d’un navire de l’Otan dans l’Océan Arctique, sur lequel se trouvait notamment un Français. Son métier : écouter le moindre bruit au fond des mers. Il tente d’y entendre des sous-marins, mais la fonte des glaces perturbe les ondes sonores.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Depuis la base navale de La Spezia, en Italie, c’est une mission spéciale qui va prendre le large. Le navire de recherche de l’Otan, l’Alliance, s’apprête à chasser les sous-marins en sondant les profondeurs. « Ce navire est particulier, il est extrêmement silencieux. Il a des propriétés acoustiques hors norme. On n’entend rien à bord. On peut écouter, on peut utiliser des sonars sans être ennuyés par le bruit des moteurs », décrit Eric Pouliquen, directeur du CRME (Centre de recherche et d’expérimentation maritimes).
À la passerelle, c’est la marine italienne qui manœuvre. Pendant quatre mois, le bateau va sillonner l’océan Arctique, dans des lieux stratégiques où les sous-marins russes ont pris leurs habitudes. « On est dans une situation de tension, de retour à une sorte de guerre froide, malheureusement. Vous avez vu dans la presse de nombreux articles qui parlent d’attaques, d’actes de sabotage sur les infrastructures sous-marines. On comprend bien que certaines personnes, certains pays, testent leur capacité à répondre à ce genre d’attaque », ajoute Eric Pouliquen.
À l’intérieur, un laboratoire confidentiel truffé de micros ultra-sophistiqués. Ils seront plongés dans la glace pour comprendre comment les sons s’y déplacent. La température de l’eau, notamment, impacte la propagation du son. « Le capitaine nous a emmenés au milieu du champ de glace, en plein brouillard. Fantastique, il est trop fort. Nous avons dû slalomer entre les icebergs », explique Gaultier Real, chef de mission scientifique et acousticien.
À moins de 1000 kilomètres du pôle Nord, le navire va tester son arme secrète : Polaris. C’est la dernière invention de son laboratoire. Des capteurs sensibles vont être placés à différentes profondeurs sur des centaines de mètres. Une sorte de filet géant pour piéger les sons des autres navires.
« Là, on vient de mettre Polaris. Elle envoie des messages par satellite pour dire qu’elle enregistre, qu’elle a toujours de la batterie et pour dire où elle est. Du moment qu’on reçoit ces messages, ça veut dire que tout va bien. Chaque bateau a ce qu’on appelle sa signature acoustique », poursuit Gaultier Real. « Ces signatures acoustiques sont liées en particulier à l’architecture du bateau. Il fait du bruit parce qu’il se déplace, parce qu’il déplace des masses d’eau, parce qu’il a un moteur qui tourne, parce qu’il y a de l’activité, il y a de la vie à bord, il y a des choses qui se passent. C’est un peu comme une espèce d’enquête qui se mène. Il faut comprendre que chasser un sous-marin, c’est traquer des bateaux qui sont conçus pour être le plus discrets possible. La plupart du temps, ils sont faits pour se cacher dans le bruit ambiant. Ils font moins de bruit que celui-ci. »
Qui est là en dessous, caché sous la glace ? Il faudra des semaines d’écoute et d’analyse pour révéler les secrets des abysses.