« Ça a été une surprise de voir un film sur un pont », raconte Aloïs. « C’était bizarre d’être dans un camion. En entrant, je croyais qu’il y aurait une télé avec des tapis par terre », complète Norah. Tous deux ont 6 ans, sont en CP à l’école Pierre-et-Marie-Curie de Floirac, et ils ont fait partie, ce vendredi 26 septembre, des premiers spectateurs du Fifaac, le Festival international du film d’architecture et des aventures constructives, dont la première partie se déroule jusqu’au dimanche 28 sur le pont Simone-Veil.
Cet événement qui relie le cinéma à l’architecture et l’urbanisme fête sa dixième édition en 2025, « et on a trouvé intéressant de l’organiser dans un endroit qui est lui-même une réalisation architecturale », sourit le fondateur, Jean-Marie Bertineau. Il a d’abord été question de le faire en extérieur, « mais, avec le risque de coups de vent, c’était compliqué d’installer un écran géant et de fermer la circulation, explique Dominique Noël, co-programmateur. Et puis, on ne pouvait pas accueillir plus de 5 000 personnes sur cet édifice qui est bouché aux deux extrémités ».
Jean-Marie Bertineau et Dominique Noël devant le cinémobile installé pour un week-end sur le pont Simone-Veil.
Ch. L.
C’est donc le plan B qui a été choisi : un camion dont la remorque est dotée d’un écran et d’une centaine de sièges, comme un cinéma ambulant. « On a trouvé cet équipement en Centre-Val-de-Loire, où la Région l’utilise pour des projections dans des endroits où il n’y a plus de cinéma », reprend Jean-Marie Bertineau. Baptisé « cinémobile », il ressemble à une salle de cinéma classique une fois qu’on a franchi les deux portes qui forment un sas par rapport aux bruits du dehors. Même grand écran, même qualité sonore, mêmes fauteuils rouges…
Des films sur les ponts et l’eau
C’est là que neuf séances sont programmées samedi 27 et dimanche 28 septembre, sur le thème des ponts et de l’eau. Des documentaires, comme ceux tournés sur les architectes Gustave Eiffel et Rem Koolhaas, concepteur du pont Simone-Veil (samedi à 14 heures), un programme jeune public (samedi à 11 heures) et surtout, des fictions comme « The Host » (dimanche à 16 h 30) ou le rare « L’Atalante », de Jean Vigo (dimanche à 11 heures).
Pour combien de spectateurs ? Les tarifs (5 et 7,50 €) ne sont en tout cas pas prohibitifs et l’effet de curiosité peut jouer. Après une soirée DJ’s en juillet 2025, ce sera le premier gros événement organisé sur ce pont.