© Nahim Idir - La météo comme les discussions autour du procès Perdriau sont plutôt froides cette semaine à Saint-Étienne.

© Nahim Idir – La météo comme les discussions autour du procès Perdriau sont plutôt froides cette semaine à Saint-Étienne.

Jonathan fait office d’ovni en cette matinée pluvieuse à Saint-Étienne. Il brave la pluie et s’attelle à détacher l’anti-vol de son vélo, mais surtout il suit assidûment le procès Perdriau. Réfugié sous les arcades de l’hôtel de ville, il confie : « avoir mis les notifications pour me tenir informé. Ce n’est pas tous les jours qu’un maire en fonction passe devant le tribunal, je trouve important de se tenir informé. »

Trop long, mauvaise image de la ville : une ambiance morose à Saint-Étienne autour de l’affaire Perdriau

C’est bien sur ce point qu’il se détache de la plupart des personnes interrogées. Car pour la plupart, comme au Purple café, cette actualité est plutôt survolée : « J’essaye de suivre, mais je n’y prête pas une attention particulière », lance Kévin De Sa, gérant du bar avec son père, Jorge. Ce dernier constate que les discussions n’ont pas été centrées sur ce procès : « On n’a pas vendu plus de journaux. Les gens peuvent réagir en voyant la une, mais c’est tout. »

À quelques pas d’ici, le son de cloche est similaire pour Cédric, gérant du Caracas café : « Lors de la révélation de l’affaire, oui ça en parlait beaucoup mais depuis le soufflé est retombé. » La faute selon lui à une actualité judiciaire prenante [Sarkozy, Jubillar, NDLR] et à une lassitude des habitants.

La ville de Saint-Étienne « restera associée à cette affaire » pendant longtemps

Marie est une Stéphanoise pur jus. Et pour cette femme d’une cinquantaine d’années le procès fait : « surtout du mal à l’image de la ville. Quel que soit le résultat on a l’impression de sortir perdant, Saint-Étienne sera associée à cette affaire pendant un bon moment. »

Jean ne porte pas plus l’édile Gaël Perdriau dans son cœur, mais assis devant son café, il relève tout de même une chose : « Il ne s’est jamais caché. Il aurait pu s’enfermer dans sa mairie, mais il a continué à se rendre sur le terrain. »

Si la trentaine de personnes interrogées ont toutes en tête que le procès Perdriau a commencé, ils sont une infime partie à prêter une attention particulière à son déroulement.

Loin de se préoccuper du sort du maire, ils ont plus à cœur de profiter de questions que nous leur posons pour constater avec tristesse la perte de vie et de commerce du centre-ville. « Ce qui va arriver à Perdriau, c’est bien le dernier de mes problèmes », nous lâche même une commerçante présente place de l’Hôtel-de-Ville.