Par
Julien Damboise
Publié le
27 sept. 2025 à 6h08
Le restaurant bar Au P’tit Zinc, quai Pierre-Scize dans le 5ᵉ arrondissement de Lyon, pourrait bientôt mettre un terme à une aventure débutée il y a 33 ans. L’établissement, véritable institution dans la capitale des Gaules, risque la liquidation judiciaire après un contrôle fiscal qui a révélé que le patron servait trop généreusement ses clients.
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Un endroit historique pour faire la fête
Sur les bords de Saône, au 56 quai de Pierre-Scize, le P’tit Zinc est ouvert tous les jours. Un restaurant bar tenu par Laurent Merle. Arrivé en 1992 dans l’établissement pour être barman, ce dernier a repris les reines en 2002.
En plus du déjeuner, il est possible de dîner de 19 h 30 à 2 h du matin sur place, avant la fermeture à 4 h du matin tous les jours.
« Nous sommes un endroit énormément festif, quand il y avait 50/60 couverts par soirée, on faisait autant en bar qu’en restauration », explique le gérant âgé de 61 ans qui reconnait une difficulté il y a quelques années. Et, « pour faire revenir les gens, les consommations offertes et les doses dans les verres ont été plus larges », explique Laurent.

L’administration fiscale réclame 120 000 euros au patron du P’tit Zinc à Lyon. (©Julien Damboise / actu Lyon)Un trou de 120 000 euros
Après un contrôle fiscal, Laurent a vu une facture de 120 000 euros arriver. Un manque à gagner pour le fisc, assorti d’une convocation au tribunal en vue d’une liquidation prévue pour début octobre.
Quand un client mettait une tournée, on offrait un verre. Ils me réclament 120 000 euros de TVA, sur trois ans, soit une bouteille de champagne par jour. Mais j’en ai offert beaucoup plus, c’est allé très vite.
Laurent Merle
Propriétaire du restaurant bar Au P’tit Zinc
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Le gérant déplore que l’administration lui reproche un enrichissement personnel, ce qu’il conteste : « Je n’ai pas de patrimoine, je suis encore en location. Ils raisonnent en chiffres, nous c’est une façon de travailler comme il y a 20-25 ans en arrière. »
Un esprit qu’adorent les clients croisés sur place. « C’est grotesque. Comment peut-on dire ça ? Les cuisiniers lyonnais, dans la lignée de Paul Bocuse, sont généreux et veulent que les gens aient le sourire », affirme Cédric. Fred, un habitué venu pour le déjeuner, relève de son côté le travail acharné du propriétaire.
« C’est un des rares endroits où l’on peut manger, la nuit, de la nourriture de qualité et pas des kebabs », ajoute Matthias.
Une cagnotte en ligne
Pour tenter d’apporter des garanties lors de l’audience prévue le 7 octobre devant la justice, une collecte de fonds a été lancée en ligne. L’objectif est de récolter 50 000 euros au total, 10 000 ayant déjà été donnés par les clients du P’tit Zinc.
Le but du propriétaire : obtenir un échéancier de paiement pour éviter de mettre la clé sous la porte.
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