Par
Gaelle Kabongo
Publié le
27 sept. 2025 à 7h00
850 ans d’Histoire trônent au milieu de la ville. La cathédrale Saint-Étienne, trésor de la ville de Meaux (Seine-et-Marne) fête ses 850 ans d’existence. En 1175, l’évêque Simon de Lizy entreprend la construction d’un lieu de culte catholique sur l’emplacement d’un édifice romain. La première pierre est déposée douze ans après sa grande sœur, la cathédrale Notre-Dame de Paris. À l’initiative de la Ville et de l’association des Amis de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux, des animations, conférences et concerts vont rythmer l’année jusqu’aux prochaines Journées européennes du patrimoine en 2026.
Avec les Amis de la cathédrale de Meaux, on a redécouvert cet édifice qui a traversé les époques.
1. Les têtes coupées
L’histoire de ces fameuses têtes coupées a passionné tous les amoureux de la cathédrale. Dix statues dont cinq de chaque côté trônent sur la façade de l’entrée place Saint-Pierre. Cependant, il leur manque quelque chose… la tête. Toutes les têtes ont été déboulonnées laissant les corps.
Non, les têtes n’ont pas été coupées pendant la Seconde guerre mondiale. ©Gaëlle Kabongo
« On raconte que les têtes ont été coupées pendant la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale mais ce n’est pas vrai du tout », explique Marie-Paule Ortega, secrétaire de l’association des Amis de la cathédrale de Meaux. Selon ses recherches, les responsables de ces décapitations seraient… les protestants. « Meaux est la première ville française à avoir accueilli un temple protestant. Les guerres de Religion faisaient rage ici », explique Jean-Marc Ortega, président de l’association des Amis de la cathédrale de Meaux.
2. Le moine à lunettes et le chanoine-trésorier avec son petit archer
C’est une spécificité de la cathédrale de Meaux. Au-dessus du portail central, sur la façade est, un buste d’un moine à lunettes y est installé. « Son visage n’a pas été abîmé. Il semblerait qu’il nous observe lorsque nous entrons dans la cathédrale. C’est assez amusant », relève Marie-Paule Ortega.
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Le buste du fameux moine à lunettes qui nous observent. ©Gaëlle Kabongo
Une autre pépite se cache à l’entrée de la rue Notre-Dame, Si l’on se concentre sur le haut d’un contrefort de l’abside, on peut observer une statue d’un homme tenant un archer. « La légende raconte qu’il a été placé ici pour menacer de sa flèche de la fenêtre du chanoine-trésorier qui habitait juste en face. Il semblerait que le chanoine s’était montré trop pingre, ils n’avaient pas assez payé les sculpteurs qui le faisaient par passion du métier. On n’a aucune information sur l’auteur de cette sculpture du petit arbalétrier et la légende ne dit pas si ce dernier a été puni pour sa témérité », relate Marie-Paule Ortega.
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Pour se venger, les sculpteurs l’ont placé devant sa fenêtre. ©Gaëlle Kabongo3. Entrepôt pendant la Révolution française
La cathédrale de Meaux a relativement été épargnée lors de la Révolution française, survenue en 1789. Alors que le clergé était pourchassé et les bâtiments religieux incendiés, la cathédrale de Meaux servait d’entrepôt. « Il n’y avait plus de culte. On y stockait de la paille, des provisions, du bois etc. Pour les révolutionnaires, les églises étaient un frein pour l’évolution de la société », explique Jean-Marc Ortega.
4. Les vitraux explosent en 1870
La cathédrale a aussi traversé les périodes de guerre. Alors que le conflit franco-prussien commencée le 9 juillet 1870 s’enlise, la cathédrale de Meaux subi des dommages. Une poudrière était installée du côté de la rue d’Orgemont. « Ça a fait exploser certains vitraux. C’est la raison pour laquelle on a quelques vitraux qui datent fin XIXe siècle, début XXe siècle. Il n’en reste qu’un qui est très ancien et qui date du XVe siècle », explique Marie-Paule Ortega.
5. Un poste d’observation pour les Nazis
Pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie spécifique de la cathédrale de Meaux a été utilisée par l’occupant nazi. « Les Nazis n’en avaient rien à faire de la cathédrale et de la religion en général », expliquent les Amis de la cathédrale de Meaux. Mais selon ces passionnés de la cathédrale de Meaux, les Nazis se servaient des tours pour observer l’arrivée des Alliés. « C’est devenu un poste d’observation, ils voyaient dans les 40 kilomètres aux alentours pour surveiller tout ce qu’il se passait. En haut, il y a des inscriptions en allemand. »
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