Par
Lisa Rodrigues
Publié le
27 sept. 2025 à 7h12
C’est un appel au secours qu’a lancé il y a quelques jours La Gélinotte, le bar-restaurant au bord du lac de Freydières situé sur les hauteurs de la commune de Revel, près de Grenoble. L’établissement est tout bonnement menacé de fermeture.
« On est à 1 150 mètres, tout au bout de la route. On gère le lieu depuis 11 ans, on travaille avec un réseau de producteurs locaux. On fait très attention à ce qu’on fait. On est devenu un point de repère sur les Balcons de Belledonne », explique Frédi Meignan, l’un des deux associés.
Le problème : il est financier… mais c’est surtout un conflit sur le bail et la vétusté du bâtiment, opposant les restaurateurs locataires des lieux et la propriétaire, qui met en péril le futur de La Gélinotte. À tel point que la situation est arrivée dans les tribunaux.
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Un bâtiment vétuste
En 2014, les deux associés s’installent à La Gélinotte. « L’état du bâtiment était déjà mauvais, relate Frédi Meignan. Mais on comptait sur le bon sens et l’envie de faire vivre le lieu » pour que la propriétaire engage les travaux nécessaires.
Car on ne parle pas de petites réparations : plafond rongé par l’humidité, revêtement des sols non conforme, plomberie à refaire presque entièrement… « C’est une mise en danger pour les clients et pour l’équipe. »
Il y a l’électricité qui n’a plus rien de conforme. Notre chaudière est au fioul et a 80 ans. Le réparateur ne savait même pas comment la réparer !
Frédi Meignan
Associé du restaurant La Gélinotte
Les locataires ont donc poursuivi en justice leur propriétaire, qui donne raison aux restaurateurs en janvier 2024. « Le juge a listé des chantiers à réaliser d’urgence, souffle Frédi Meignan. Il lui donnait six mois pour les réaliser. Nous sommes en septembre 2025 et rien n’a été fait… »
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Une « hausse intenable » du loyer
Comme un problème n’arrive jamais seul, la propriétaire a demandé dans la foulée une hausse du loyer de 2 400 à 3 500 euros mensuels, avec cinq années de rattrapage rétroactif, soit 50 000 euros à verser en supplément. Une demande qui repose sur l’argument qu’aucune augmentation de loyer n’a été réalisée depuis 2014.
« La Gélinotte tourne très bien en été, mais les huit mois d’hiver, c’est compliqué comme on n’est pas dans le village. On arrive tout juste à équilibrer l’année avec les quatre mois d’été, plaide Frédi Meignant. La hausse est intenable, on la refuse. » D’autant plus que les travaux exigés par la justice n’ont pas été réalisés.
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Surtout, il ne comprend pas la décision de sa propriétaire, avec qui « le dialogue est rompu ». « Elle sait très bien la réalité économique du restaurant et ses difficultés, elle l’a gérée il y a 20 ans… »
Contactée, la propriétaire n’a pas répondu aux sollicitations de la rédaction.
Soutien des habitants
Une pétition en ligne a été lancée pour soutenir La Gélinotte et a déjà recueilli près de 2 000 signatures au moment d’écrire ces lignes, en majorité des habitués et des riverains.
En attendant, La Gélinotte reste ouverte, mais en effectif réduit. Les deux salariés permanents de la saison d’hiver (ils sont 10 en été) n’ont pas reconduit leur contrat, face à la situation précaire du restaurant. « On va travailler, mais dans des conditions difficiles. Tout ça, ça nous inquiète. »
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