Sarkozy à l’apéro

Petit moment de flottement pour Philippe Poutou, vendredi matin, en tout début de conseil de Bordeaux Métropole. L’élu bordelais cherche ses notes et, jamais à court de boutades grinçantes, s’excuse au micro : « Y avait soirée apéro hier, on a fêté la condamnation de l’ex-président malfaiteur… » Pour cet apéro, pas de suspension possible, c’est une autre forme d’exécution provisoire : on y va tout de suite.

Fumeux

L’économiste médiatique désormais candidat à la mairie de Bordeaux, Philippe Dessertine, a ouvert sa permanence de campagne cours d’Alsace-et-Lorraine, dans le centre-ville. Pur hasard, elle sera située juste à côté d’une boutique spécialisée dans les articles liés au cannabis. S’il y a trop de tension pendant la campagne, le candidat n’aura pas loin à aller pour goûter aux vertus apaisantes du CBD. En espérant qu’elle ne prendra pas quand même un tour trop fumeux.

Visant

À Soulac, Pintat sort du lot

En attirant Jean Dujardin à Soulac, Xavier Pintat, ancien sénateur LR et maire indéboulonnable depuis le 14 juillet 1990, a réussi un grand coup. Voilà Lacanau, Arcachon et même le Cap Ferret relégués dans l’ombre de sa station balnéaire. Soulac a le vent en poupe, tout le monde le dit. Lors d’un échange avec la presse, le maire soulacais, qui partage des bières avec l’acteur oscarisé sur le front de mer, a confié que son nouvel ami avait pour voisine à Paris la chanteuse Mylène Farmer. Un signe ? Une nouvelle recrue ? L’été prochain, il faudra guetter les serviettes sur la plage centrale. En attendant, Pintat, lui, tient déjà son meilleur scénario : sa réélection. A ce niveau de casting, il ne devrait pas y avoir grand suspens à la sortie des urnes. Tout un art…

Sondage

Quelques acteurs de gauche commencent à s’agacer de voir le maire écologiste sortant de Bordeaux faire sa future liste un peu trop en solo. Pierre Hurmic a prévenu : il veut renouveler la moitié de la liste victorieuse de 2020 et conserver une moitié d’élus dits de la « société civile ». Certains, au PS ou au PC, aimeraient un peu plus de considération. Quitte à faire une liste concurrente ? En tout cas, le sondage Ifop de début septembre à Strasbourg n’est pas passé inaperçu : la maire écolo sortante, Jeanne Barseghian, n’arriverait qu’en troisième position avec 19 %, devant LFI et RN donnés chacun à 13 %, mais loin derrière LR et le PS, avec 28 % et 27 %. À bon entendeur.

Riner

« Pour moi, le meilleur rôle serait d’être président », a déclaré le judoka Teddy Riner, levant un coin de tatami sur ses supposées ambitions politiques. Mais selon Philippe Dessertine, le géant médaillé olympique se trompe de combat. « Il veut être président, mais il se fait des fantasmes sur les capacités d’action d’un président », estime-t-il. Trump ? C’est pareil, fausse route : « Il a fait la synthèse entre les gilets jaunes et la Manif pour tous, mais ce n’est pas ça qu’il faut faire, on ne peut pas s’appuyer sur la colère et l’angoisse », estime le désormais candidat à la mairie de Bordeaux. Le vrai pouvoir, selon lui, est dans les villes, pas au niveau de l’État. Maire, il n’y a que ça de vrai.

Comète

Toujours se méfier du maniement de bonnes vieilles expressions quand vous prenez la parole en public. Intervenant au micro de Bordeaux Métropole, à nouveau vendredi matin, sur le sort du Parc des expos de Bordeaux-Lac, Anne Fahmy, conseillère d’opposition macroniste, s’est risquée à lancer : « On ne va pas faire de vœux sur le comète. » Ni tirer de plans en regardant une étoile filante.

Muet

Le député Renaissance Thomas Cazenave n’a pas pu prendre la parole lors du conseil de Bordeaux Métropole, qui s’est tenu le 26 septembre, à cause d’une sévère extinction de voix. Lors de l’hommage à l’ancien président de la Métropole, Alain Anziani, décédé durant l’été, c’est sa colistière Anne Fahmy qui a lu l’intervention qu’avait prévu Cazenave. Qu’on se rassure tout de même, l’élu n’est pas totalement réduit au silence. Un peu plus tard, il s’est éclipsé pour avoir un long échange avec la ministre démissionnaire du Tourisme, Nathalie Delattre, comme lui candidate aux élections municipales de 2026 à Bordeaux. Et ils n’utilisaient pas le langage des signes. Quand des voix sont en jeu, il n’y a plus d’extinction de voix.

Sortir les poubelles

C’est peu dire que les relations entre le maire de Libourne et président de la l’agglomération (Cali), Philippe Buisson, et le président du Smicval, Sylvain Guinaudie, se sont dégradées. Les deux hommes sont en conflit dans l’épineux dossier de la réforme de la collecte des déchets ménagers dans le Libournais et la Haute Gironde. Un protocole qui les lie jusqu’en 2026 les contraint cependant à rester relativement discrets et courtois dans le dossier. Il reste qu’à la faveur d’un renouvellement de l’exécutif de Tizac-de-Lapouyade, Philippe Buisson a récupéré une délégation afin de siéger lui-même au conseil d’administration du Smicval, et y porter la voix du « principal financeur » du syndicat mixte. La courtoisie devrait toujours être de rigueur. La discrétion, par contre…