POLITIQUE – Un caillou dans la chaussure du PS ? La députée de La France insoumise Sophia Chikirou, élue dans le XIe arrondissement de Paris, se lance dans la course à l’Hôtel de Ville, espérant ainsi déloger les socialistes qui y règnent depuis vingt-cinq ans.
Selon le Parisien, la décision a été prise en interne et devrait être officialisée d’ici le mois de novembre. Ce n’est pas une surprise, tant son nom circulait ces dernières semaines. Elle a déjà commencé à jeter les bases de sa campagne, auprès des militants notamment, installant l’idée d’une rupture avec l’ère-Hidalgo. Sophia Chikirou, proche parmi les proches de Jean-Luc Mélenchon, est créditée dans les sondages de 14 à 17 % d’intentions de vote selon les configurations. Une prévision très haute, loin des 5 % recueillis en 2020 par Danielle Simonnet.
Ce lancement de candidature rebat les cartes à gauche. Sophia Chikirou rejoint Emmanuel Grégoire (PS), David Belliard (Les Écologistes) et Ian Brossat (PCF) sur la ligne de départ. Toute la question est maintenant de savoir s’il y aura union au premier tour, au second, ou pas d’union du tout. Des discussions ont lieu entre partenaires, notamment socialistes, écologistes et communistes, habitués à travailler ensemble depuis un quart de siècle.
Les relations entre La France insoumise et le reste de la gauche sont plus tumultueuses. D’abord parce que le mouvement ne s’inscrit pas dans l’héritage de Bertrand Delanoë (2001-2014) et d’Anne Hidalgo (2014-2026). « On va faire une campagne de rupture totale avec le bilan Hidalgo, on va taper fort », prévient déjà un cadre LFI dans le Parisien. Pas évident de construire l’unité ensuite. Mais aussi parce que le PS local nourrit une détestation à l’égard des insoumis. Outre la présidente de la fédération de Paris Lamia El-Aaraje, qui n’a pas de mots assez durs pour exprimer son rejet de La France insoumise, Emmanuel Grégoire a prévenu qu’il n’y aurait d’alliance ni au premier ni au second tour avec les troupes de Jean-Luc Mélenchon. Contrairement à David Belliard qui, lui, espère toujours pouvoir réunir les forces du NFP autour d’une même candidature.
Des prises de position contestées
Sophia Chikirou nourrit de grandes ambitions. Selon l’un de ses proches, cité par le Parisien, « elle est ultra-préparée sur le programme et les équipes, et peut aller au second tour ». Auprès du HuffPost, son entourage confirme « qu’elle peut remporter l’Hôtel de Ville », notamment « si elle est en tête de la gauche au premier tour. Au second, tout sera alors possible ». Les insoumis espèrent aussi pouvoir décrocher plusieurs mairies d’arrondissement aujourd’hui dirigées par le PS. « En se basant sur les résultats des dernières élections, on devrait pouvoir remporter plusieurs mairies d’arrondissement », acquiesce un cadre, citant notamment les populaires XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements.
Sophia Chikirou devra faire la démonstration que sa personnalité clivante et que certaines de ses prises de position contestées (comme dernièrement sur la Chine) ne sont pas un obstacle à une victoire éventuelle. D’autant qu’elle pourrait être rattrapée par des ennuis judiciaires puisqu’elle est mise en examen depuis septembre 2024 pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon de 2017. La France insoumise a prévu d’organiser fin novembre une grande convention nationale pour introniser officiellement ses candidats aux municipales et les propulser dans la campagne.
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