Étienne Daho, pour une photo, issue d’une séance avec Pierre et Gilles pour son deuxième album, La Notte, la Notte.
Pierre et Gilles
Moi en 1980 1/7.- Pour les 45 ans de Madame Figaro, sept célébrités plongent dans leurs albums photos et leurs souvenirs. Et nous racontent… Aujourd’hui, le chanteur de La Notte, la Notte.
«J’avais 24 ans en 1980, je faisais ce que j’aimais vraiment, la musique, après m’être traîné lamentablement sur les bancs de la fac pour une licence d’anglais. Je sors mon premier album, Mythomane, en 1981, chez Virgin, un flop, peu importe, j’étais embarqué dans ma vraie vocation… Je suis venu habiter à Paris, et tout a commencé à s’ouvrir, à se déployer. Sur cette photo, issue d’une séance avec Pierre et Gilles pour mon deuxième album, La Notte, la Notte, je me vois comme un petit frère, doux et en même temps très déterminé. Les années 1980 m’évoquent la joie, les fêtes – on en faisait beaucoup – et le début d’une grande aventure. Je repense notamment à mon premier Olympia, le 18 avril 1985, c’était fou, je pensais qu’il n’y aurait que quatre personnes (ma famille), et je revois la salle comble et la chaleur des jeunes de ma génération qui reprenaient mes chansons. Mes héros à moi s’appelaient Lou Reed, John Cale, Nico, du Velvet Undeground, j’adorais aussi les Stinky Toys, le groupe d’Elli Medeiros et Jacno, et Françoise Hardy. Cette décennie est charnière dans l’industrie musicale, avec les prémices du monde numérique dans lequel on vit aujourd’hui. On découvrait plein de nouveaux outils dans les studios, on pouvait commencer à sampler, à séquencer… Nous étions comme des gamins devant un train électrique. Malgré des événements tragiques comme l’arrivée du sida, cette époque reste pour moi synonyme de légèreté. Et de liberté. Notamment celle, formidable, de ne pouvoir être joignable, traçable… à aucun moment.»
Le Retour des beaux jours, l’album qu’il a composé avec Jean-Louis Piérot pour Vanessa Paradis, sort le 10 octobre.
Étienne Daho.
Pierre et Gilles