Par

Arthur Frand

Publié le

27 sept. 2025 à 9h06

Vigilance et prévention massive. C’est le maître mot martelé par l’Agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le Chikungunya, maladie virale, circule activement dans la région. Principal foyer de transmission en France métropolitaine, Antibes, dans les Alpes-Maritimes, est sous les feux des projecteurs ces derniers jours avec 103 recensés.

De son côté, Nice, préfecture des Alpes-Maritimes, à une petite trentaine de kilomètres d’Antibes, est épargnée pour le moment. Aucun foyer de transmission ne s’est créé à Nice. Seulement quelques cas isolés (6 au 23 septembre). Avec pourtant une densité de population plus de deux fois supérieure.

« C’est un peu la loi du hasard. Au départ, la personne infestée, pourquoi arrive-t-elle aux Hameaux de Saint-Claude à Antibes ? Cela démarre forcément d’un endroit. »

Jean Leonetti
Maire d’Antibes Juan-les-Pins

Il est vrai qu’un foyer de transmission est présent à Vitrolles (une cinquantaine de cas) mais pas à Marseille, par exemple.

66 pièges pondoirs, survol par drone des zones infestées

S’il existe donc une part de « hasard » peut-être, la Ville de Nice a déployé depuis juin un plan ambitieux de lutte contre le moustique tigre, sous l’égide de son Agence de sécurité sanitaire et environnementale et de gestion des risques.

Le moustique tigre est désormais très présent en septembre et en octobre dans l'agglomération toulousaine. Face à l'invasion qui s'étend dans le temps, certaines communes comme Plaisance-du-Touch, annonce élargir la période d'usage des traitements anti-moustiques.
Le moustique tigre transmet le Chikungunya. (©Illustration/Adobestock)

Elle a mis en place plusieurs mesures préventives : des pièges pondoirs (66 pièges passifs) dans les quartiers les plus touchés et dans les structures qui accueillent des personnes fragiles (EHPAD et crèches), des pièges innovants de suivi de population, un survol par drone des zones infestées pour repérer la présence d’eaux stagnantes et une mise à disposition de sable dans les cimetières pour mettre au fond des coupelles. « Les pièges pondoirs sont très utiles pour surveiller l’entrée en activité du moustique et quelle espèce », précise Jérôme Raibaut, directeur adjoint de l’ARS des Alpes-Maritimes.

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« Un mois à risques encore », selon l’ARS

Des actions qui ont porté leurs fruits. Mais il n’est pas à exclure que le Chikungunya vienne embêter les Niçois ces prochaines semaines. « Il y a forcément des cas non recensés. Nous estimons qu’il reste un mois à risques avant une vraie baisse des températures », souligne Olivier Brahic, directeur adjoint de l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Des déplacements de personnes infestées entre Antibes et Nice pourraient intervenir. La clé est donc la prévention et la détection. « Le match n’est pas terminé », estime Jean Leonetti. Le chikungunya, maladie mortelle dans seulement 0,07 % des cas, se transmet d’homme à homme par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes notamment (moustique tigre). Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée, et lors d’une autre piqûre, il le transmet à une personne saine.

La municipalité niçoise reste vigilante. Le mercredi 24 septembre, elle a convoqué un Conseil Local de Santé, avec des experts et acteurs du soin.

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