« Franchement, je vendrais mes gamins pour une soirée avec lui. » Dans son coin, l’œil braqué sur la star, Marie rigole de bon cœur. Reste qu’elle n’ose pas approcher. Une photo avec Jean Dujardin ? Ça s’annonce compliqué, affaire de timidité. Heureusement, elle va finir par y arriver, poussée les copains. L’acteur la gratifie même de son plus beau sourire sur le cliché. Son graal à elle en cette soirée inaugurale du Festival européen du film fantastique de Strasbourg (Feffs), marquée par la projection en avant-première de L’Homme qui rétrécit , un petit bijou de poésie de Jan Kounen avec l’illustre “Loulou”, justement, dans le rôle-titre.
Ce vendredi, il est à Strasbourg pour défendre l’œuvre et, comme on pouvait s’y attendre, les fans sont au rendez-vous pour l’accueillir. Au Vox, l’acteur oscarisé pour The Artist monte sur scène, évidemment, pour parler un peu du long-métrage. Son réalisateur aussi.
Beaux imaginaires, grands frissons et “fascifiction”
Le cinéaste Alexandre Aja , invité d’honneur de l’édition, est également de la partie, et il est très applaudi. Lui s’étonne d’ailleurs de n’avoir jamais réussi à rendre visite au festival, jusqu’ici. Les officiels, le directeur du Feffs Daniel Cohen en tête, accueillent tout ce beau monde avec les honneurs après avoir donné quelques détails sur cette 18 e édition qui fleure bon les beaux imaginaires et les grands frissons. 122 films de 28 nationalités au compteur, il faudra faire une sélection.
La maire Jeanne Barseghian a de son côté fait sa première apparition au Feffs quelques instants plus tôt, pour saluer un rendez-vous « que les Strasbourgeois adorent ». Ont suivi les officiels de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), du Grand Est, également financeurs de la manifestation.
Tous apprécient l’événement, mais un sujet occupe leurs interventions : le thème de la grande rétrospective de l’année, “Fascifiction”. Résolument d’actualité, cette sélection de onze classiques visionnaires sonne comme un message d’avertissement dans un monde saisi par le surréalisme quotidien du spectacle offert par les “grandes puissances” que l’on pensait éclairées. Démocraties en péril, vérité bafouée, règne du relativisme et des extrémismes assumés… Et si le cinéma de genre, si doué pour nous avertir du pire, était un garde-fou contre ces tentations qui contaminent, peu à peu, notre réalité ?
Festival européen du film fantastique de Strasbourg , jusqu’au 5 octobre dans les cinémas de la ville.