Les sommes en jeu donnent le vertige. « On touche concrètement du doigt le caractère massif et les profits considérables qui sont générés par les réseaux de trafiquants », souligne, sans feindre la surprise, le procureur Nicolas Bessone. Au côté du nouveau patron de la section de recherche de la gendarmerie, Olivier Leblanc, le chef du parquet est revenu en détail ce samedi 27 septembre sur la résolution d’une affaire « exceptionnelle » qui a permis de « mettre hors d’état de nuire » un réseau international de blanchiment d’argent de la drogue opérant entre la France, l’Italie, le Kossovo et Turquie.
Le mécanisme mis en place depuis Milan par des ressortissants Kossovars et du Moyen-Orient, probablement en cheville avec une puissante Mafia du sud de l’Italie, était extrêmement sophistiqué. Il a permis aux groupes criminels hexagonaux d’exfiltrer des points de deal de Marseille, Paris, Lyon, Strasbourg, ou encore Clermont-Ferrand, près de 30 millions d’euros d’argent sale entre octobre 2024 à août 2025. Le fruit de la vente de stupéfiants, voire du racket, était ensuite converti en lingots d’or 24 carats fondus à Milan. « L’or est une valeur refuge, comme les cryptomonnaies », relève Nicolas…