Un atout supplémentaire dans le jeu de Kiev. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé samedi que l’Ukraine avait reçu d’Israël un système antiaérien Patriot, un armement de fabrication américaine coûteux et essentiel pour repousser les attaques de missiles russes visant le pays.
« Un système israélien (Patriot) fonctionne en Ukraine, cela fait un mois qu’il fonctionne », a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse, sans préciser si Kiev l’avait acheté ou obtenu gratuitement.
En avril, le New York Times, citant des sources officielles américaines, avait affirmé qu’un système Patriot basé en Israël serait rénové puis envoyé en Ukraine, l’armée de l’air israélienne souhaitant se doter de matériel plus moderne.
« Le système le plus puissant au monde »
Conçu par l’entreprise américaine Raytheon et déployé depuis la première guerre en Irak (1990-1991), le Patriot est considéré comme l’un des piliers de la défense antiaérienne moderne. Ce système de défense antiaérienne permet de détruire les missiles balistiques, des avions ennemis. « C’est le système le plus puissant au monde », assurait, en juillet dernier dans nos colonnes, l’ancien officier Guillaume Ancel.
Le Patriot – acronyme de « Phased Array Tracking Radar to Intercept on Target » – repose sur une architecture mobile impressionnante : une batterie comprend généralement un centre de commandement, un puissant radar de surveillance et de guidage, plusieurs lanceurs montés sur camions, ainsi que des véhicules de soutien. Son radar est capable de détecter des cibles à plus de 150 km.
Les missiles eux-mêmes se déclinent principalement en deux variantes : le PAC-2, qui explose à proximité de la cible pour la neutraliser, et le PAC-3, beaucoup plus précis, qui détruit sa cible par impact direct selon le principe du « hit-to-kill ». Une évolution technologique qui permet aujourd’hui au Patriot d’intervenir aussi bien contre des avions que contre des missiles balistiques tactiques ou de croisière.
Le coût élevé du système Patriot illustre à la fois son efficacité et sa sophistication. Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS), une seule batterie coûte environ 1,1 milliard de dollars, 400 millions de dollars pour le système et environ 4 millions de dollars pour un missile à l’unité.
Bientôt de nouvelles armes américaines ?
Un prix qui se justifie par sa capacité éprouvée à contrer des menaces que peu de systèmes occidentaux sont capables d’arrêter, comme les missiles russes Kinjal ou les attaques massives de drones.
Samedi, Volodymyr Zelensky est également revenu sur sa récente rencontre à New York avec son homologue américain, Donald Trump. Selon lui, les deux dirigeants ont trouvé un « accord » sur l’achat par Kiev de « d’armements appropriés » aux États-Unis.
« Nous avons fait le principal, nous sommes entendus avec le président et passons à l’application pratique », a déclaré Zelensky. Il a ajouté que Kiev avait fourni à Trump des détails sur les armements que souhaitait l’Ukraine dans le cadre d’un plan pour acheter 90 milliards de dollars d’armes à Washington, qu’il avait évoqué pour la première fois en août.