Publié le
27 sept. 2025 à 17h58
C’est jour de fête au Salon du livre de Pont-l’Évêque (Calvados), ce samedi 27 septembre 2025. Parmi les 42 auteurs et diverses maisons d’édition réunis, certains sont Normands et commencent à connaître une petite notoriété locale. « On retrouve nos éditeurs, d’autres auteurs devenus des amis et des lecteurs qu’on ne connaît pas personnellement, c’est très gratifiant », lance Denis Brillet, écrivain de romans et de nouvelles qui vit près de Livarot.
« C’est gratifiant quand on reconnaît notre style »
Quand on débute l’écriture, l’audience est confidentielle au début, puis s’élargit. « C’est aussi gratifiant quand on commence à reconnaître notre style, complète l’une des autrices amies en question, Christelle Angano, spécialisée dans le roman historique entre autres. J’ai même quelqu’un qui est venu me dire qu’il avait une étagère avec tous mes livres ! »
Pour les auteurs
Celle-ci vient pour la « quatrième ou cinquième fois ». Habitante de Douvres-la-Délivrande, elle venait beaucoup, enfant, chez sa grand-mère à Saint-Gatien-des-Bois. « Je pense à elle chaque fois que je viens ici. » Famille toujours, Christelle Angano s’est découvert, par hasard, une cousine au salon, lorsqu’elle a présenté à une autre écrivaine son projet de livre sur son arrière-grand-mère, qui a recueilli des parachutistes britanniques le 6 juin 1944 à Barneville-la-Bertran. « Elle m’a demandé son nom, car son arrière-grand-mère avait la même histoire ! Et elle m’a appris des détails qui m’ont servi pour le livre. »
« Il faut essayer de pitcher le livre »
Venir au salon, c’est aussi une vitrine pour ces auteurs pratiquement inconnus du grand public. Nominé parmi les 5 candidats au prix du jury (lire encadré), le Caennais Mika Mundsen est venu présenter, une quinzaine d’exemplaires étalés devant lui, son dernier roman, La Villa Ruby. Devant les curieux, « il faut essayer de pitcher le livre, d’accrocher les gens pour leur donner envie ». Un récit très local, un peu plus simple à vendre à Pont-l’Évêque qu’ailleurs, puisqu’il se déroule sur les planches de Deauville, en photo sur la couverture. Une histoire de villa en décrépitude, que l’on croit abandonnée, mais qui est habitée par le personnage principal que la mairie aimerait bien expulser. « Le récit traverse plusieurs époques ! »
Nominé au prix du jury du salon du livre de Pont-l’Évêque, Mika Mundsen, accompagné par son éditeur Alain David, espère bien vendre son livre La Villa Ruby, dont l’histoire se déroule à Deauville. ©Anthony DERESTIATVidéos : en ce moment sur Actu
Mika Mundsen est venu avec son éditeur, Alain David, qui a créé la maison d’édition L’Oiseau parleur, il y a trois ans, à Caen. Des livres soignés, qui feraient presque oublier qu’il s’agit d’une petite maison indépendante. Pour lui aussi, l’enjeu est de faire connaître son travail : « Dans les salons régionaux, on retrouve des auteurs récurrents, qui ont leurs fans. En tant qu’éditeur, ce n’est pas encore notre cas, on essaie de se démarquer ! »
Une première pour la bibliothèque sonore
Se faire connaître, mais de manière encore plus désintéressée, c’est aussi l’objectif de la Bibliothèque sonore de l’association des Donneurs de voix, qui a ouvert une antenne a ouvert à Benerville-sur-Mer cet été. Sa mission ? Enregistrer des ouvrages au format audio, et les mettre gratuitement à disposition de personnes n’arrivant pas à lire, en raison de l’illettrisme, du handicap, de problèmes de vue ou du grand âge.
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Présents pour la première fois au salon du livre de Pont-l’Évêque, les bénévoles de la Bibliothèque sonore espèrent faire découvrir leur association à des personnes empêchées de lire, mais aussi dénicher des ouvrages à ajouter à leur collection. ©Anthony DERESTIAT
Avec un grand stand et des kakémonos, difficile de rater la présence de l’association, satisfaite d’avoir « recruté » une dizaine de lecteurs intéressés sur la journée. Mais là n’est pas le seul enjeu, puisqu’il s’agit aussi de repérer des ouvrages locaux, pour que le fonds ne contienne pas que des best-sellers. Son responsable local, Jean-Luc Gioanni, a d’ailleurs fait une promesse aux organisateurs du salon : « Je me suis engagé à enregistrer chaque année le lauréat du prix du jury ! »
Le prix du jury pour Ce que l’océan ne dira jamais, par Aurélie Dye-Pellisson
À l’unanimité des 7 jurés, le prix du jury a été remis à Aurélie Dye-Pellisson, pour son roman Ce que l’océan ne dira jamais, inspiré de l’histoire de son arrière-grand-oncle, disparu dans le naufrage du Princess Sophia en Alaska le 25 octobre 1918. Un événement plongé dans l’oubli par la fin de la Première guerre mondiale, mais que l’autrice a voulu explorer. Cette professeure de lettre, résidant à Aix-en-Provence, reçoit pour l’occasion son premier prix littéraire, dès son premier roman publié par une maison nationale, les Éditions Héloïse d’Ormesson. « C’est un grand honneur. Je ne connais personne dans le milieu littéraire, ça veut dire que c’est mon histoire qui a gagné ! »
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