Depuis toujours, la table est son refuge et son cocon. « Depuis que je suis enfant, j’aime aller au restaurant. Quand j’avais cinq ans, mon grand-père était président de la fanfare, et ma mère était serveuse à mi-temps chez Georges Blanc (chef étoilé à Vonnas, NDLR), qui est toujours un ami », confie Laurent Gerra quelques jours avant son spectacle à Strasbourg.

Un banquet où se mêlent souvenirs d’enfance, traits d’esprit, chansons et imitations

Tout comme la musique, la cuisine est restée une partie importante de sa vie. Depuis ses débuts, l’humoriste revendique une appétence épicurienne, un art de vivre fait d’instants, de bons produits et de conversations éloquentes. « Je viens justement d’échanger avec Marc Veyrat (chef haut-savoyard, NDLR), nous parlions de l’importance de préserver notre patrimoine gastronomique, le goût du vrai. Et puis le partage. Sans passion, point d’élévation, comme le dit si justement Georges Blanc. »

C’est sous ce titre gourmand, « Laurent Gerra se met à table » que l’humoriste présente son nouveau spectacle à Strasbourg. Sur scène, il recrée un banquet où se mêlent souvenirs d’enfance, traits d’esprit, chansons et imitations. Car la scène, rappelle-t-il, reste pour lui « le dernier espace de liberté où la bien-pensance n’a pas sa place. » Un espace habillé de musique, parfaitement maîtrisé par l’imitateur qui signe ses propres spectacles : « Le côté artisanal de mon métier relève presque de l’orfèvrerie. Chaque détail compte et on y travaille comme des artisans. Je m’entoure d’une équipe fidèle. Par exemple, mon ingénieur du son et moi, nous nous connaissons depuis le CM2 ; cela fait trente-cinq ans que nous sillonnons les routes ensemble. Cette complicité me donne une liberté délicieuse. »

À l’affiche de ce spectacle gourmand, quelques nouveaux venus (François Bayrou ou Pascal Praud) mais l’humoriste regrette que les figures politiques d’aujourd’hui aient « moins d’aspérités ». À l’inverse, François Hollande demeure une source d’inspiration inépuisable et Gerra lui consacre un numéro muet de sept minutes, en hommage aux films burlesques qu’il chérit.

De l’ironie, de la caricature et des chansons autour d’une table toujours ouverte, où l’on déguste l’humour comme un grand cru, avec sérieux, mais sans se prendre au sérieux.

“Laurent Gerra se met à table” le 26 septembre à 20 h au Palais de la musique et des congrès à  Strasbourg. Tarifs de 49 € à 69 €.