Le président américain Donald Trump a présenté cette semaine un nouveau plan de paix pour Gaza aux dirigeants arabes et musulmans en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce projet en 21 points dévoilé mardi aux Emirats arabes unis, à l’Arabie Saoudite, au Qatar, à l’Egypte, à la Jordanie, à la Turquie, à l’Indonésie et au Pakistan, est censé répondre aux préoccupations israéliennes et à celles des pays du Moyen-Orient, a indiqué Washington. Ce samedi, la chaîne saoudienne Al-Hadath et le média israélien Ynet en ont dévoilé plusieurs aspects.

Selon le site américain Axios, les propositions des Etats-Unis seraient des variantes d’idées discutées au cours des six derniers mois, des mises à jour de plans antérieurs présentés par Jared Kushner, gendre de Donald Trump, et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

Les principaux points du plan prévoient la fin immédiate des hostilités à Gaza ; la libération des otages israéliens en contrepartie de celle de milliers de prisonniers palestiniens, dont 100 à 200 détenus condamnés à la perpétuité ; un retrait progressif des forces armées de l’Etat hébreu ; et un afflux d’aide humanitaire sous l’égide de l’ONU.

Selon une source diplomatique à l’AFP, les dirigeants des pays arabes et musulmans ont accueilli favorablement ces propositions, et appelé une nouvelle fois lors de la réunion à la fin des opérations militaires israéliennes à Gaza.

Toujours selon Al-Hadath, le plan Trump exige également la confiscation des armes du Hamas par une force arabe et internationale ; en contrepartie de cela et de leur retrait de l’enclave, les dirigeants du groupe terroriste se verraient proposer une amnistie. Une entité arabe internationale serait en charge d’administrer Gaza après la guerre pour une période limitée, à l’invitation de l’Autorité palestinienne. Une commission palestinienne, élue par l’Autorité palestinienne, serait également créée pour gérer les affaires de l’enclave.

Depuis le début de la guerre déclenchée après l’attaque du mouvement palestinien contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien a juré d’éliminer le Hamas et affirmé que celui-ci ne pouvait jouer aucun rôle futur dans la gouvernance. Les dirigeants arabes et musulmans ont également souligné lors de la réunion qu’ils s’opposaient à toute mesure qui compromettrait la réforme de l’Autorité palestinienne ou l’empêcherait d’être habilitée à gouverner à la fois Gaza et la Cisjordanie occupée, a ajouté la source diplomatique de l’AFP.

Le plan américain comprendrait également la mention d’une reconstruction de l’enclave palestinienne, détruite par deux ans d’intenses bombardements, financée par des fonds arabes et internationaux. Le texte que doivent encore valider le Hamas et le gouvernement de Benyamin Nétanyahou évoque de plus la création d’un périmètre de sécurité non occupé autour de Gaza, de 500 à 1 000 mètres de large.

Les dirigeants arabes rencontrés par Donald Trump auraient également demandé des assurances contre le déplacement des habitants de Gaza, contre toute entrave à leur retour et contre toute tentative d’occuper le territoire.

En février, Trump avait suscité l’indignation dans le monde arabe, tout en réjouissant Israël, en évoquant l’idée de transformer Gaza en «Riviera du Moyen-Orient» après en avoir déplacé les habitants palestiniens et placé le territoire sous contrôle américain.

Les dirigeants arabes et musulmans auraient enfin selon l’AFP réclamé des garanties contre l’annexion de parties de la Cisjordanie (occupée par Israël depuis 1967) ou toute mesure susceptible de modifier le statu quo juridique et historique des lieux saints de Jérusalem.

Le plan présenté par Washington assure selon Al-Hadath que les Etats-Unis empêcheront la poursuite de l’annexion de la région. Jeudi, Donald Trump avait pour la première fois pris position sur le sujet en martelant : «Je ne permettrai pas à Israël d’annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas. […] Cela suffit comme ça. Il est temps d’arrêter maintenant.»

Un communiqué conjoint des pays arabes et musulmans représentés à la réunion de mardi a indiqué que les dirigeants avaient «réaffirmé leur engagement à coopérer avec le président Trump et souligné l’importance de son leadership pour mettre fin à la guerre».

Axios a cité des responsables arabes affirmant que les participants étaient repartis «très optimistes». «Pour la première fois, nous avons eu le sentiment qu’un plan sérieux était sur la table», ont-ils dit.

«Nous sommes pleins d’espoir, et je dirais même confiants, que dans les jours à venir nous serons en mesure d’annoncer une sorte de percée», a assuré l’émissaire américain Steve Witkoff mercredi. Vendredi, le président américain a affirmé : «Je pense que nous avons un accord.» «Ce sera un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre», a promis Donald Trump. Le président américain doit rencontrer lundi Benyamin Nétanyahou à la Maison Blanche afin de finaliser ce plan. Le Premier ministre israélien s’est d’ores et déjà déclaré opposé à plusieurs de ses points.