«Il y a tout juste cinq ans, la cathédrale de Nantes était frappée par un drame qui nous a tous bouleversés », a prononcé samedi la ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati sur le parvis de l’édifice.

Le monument a rouvert ses portes samedi, plus de cinq ans après l’incendie volontaire de juillet 2020, qui avait provoqué de lourds dégâts sur l’édifice classé au titre des monuments historiques. « En quelques heures, l’histoire a semblé se répéter dramatiquement, puisqu’après Notre-Dame de Paris, c’était Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes qui était gravement endommagée par les flammes. L’incendie du 18 juillet 2020 a détruit des trésors irremplaçables », a poursuivi la ministre lors des festivités organisées en l’honneur de la réouverture.

Toujours en restauration

La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul était fermée au public depuis l’incendie. Les travaux de restauration ne sont cependant pas terminés, et doivent se poursuivre jusqu’en 2028. « Pour rebâtir, il a fallu des méthodes nouvelles, à la hauteur du drame qui venait de se jouer. Déblayer, sécuriser, dépolluer, protéger, tout en projetant la cathédrale vers l’avenir. Chaque étape a représenté un défi », a salué Rachida Dati. « Partout où cela a été possible, le choix a été de restaurer à l’identique », a-t-elle rappelé.

Une longue bâche verte barre encore la façade de la cathédrale, tendue devant la verrière détruite lors de l’incendie. Le sinistre avait notamment provoqué l’effondrement de l’orgue de tribune, la destruction du clavier de l’orgue de chœur, d’un tableau de 1836 d’Hippolyte Flandrin et fragilisé des maçonneries.

Moment d’émotion

La maire de Nantes, Johanna Rolland, a exprimé sa « joie de retrouver notre cathédrale, la joie de pouvoir bientôt pénétrer dans l’édifice, le bonheur des retrouvailles » cinq ans après le choc « indicible » et la « tristesse réelle » provoqués de l’incendie. L’évêque de Nantes, Monseigneur Laurent Percerou, a de son côté dit son « émotion » de retrouver la cathédrale « encore convalescente mais bien debout ».

Les travaux, menés sous la maîtrise d’œuvre de Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques, sont financés par l’Etat pour un montant à terme de 32 millions d’euros. Des fouilles archéologiques menées à l’occasion des travaux ont mis au jour les fondations de l’ancienne nef et plusieurs sépultures.

Le 18 juillet 2020, trois foyers d’incendie avaient été allumés au sein de la cathédrale. Les soupçons s’étaient rapidement portés sur Emmanuel Abayisenga, bénévole rwandais, passé aux aveux une semaine plus tard. Il a été condamné en 2023 à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel. Emmanuel Abayisenga a été depuis renvoyé devant une cour d’assises où il sera jugé pour l’assassinat du père Olivier Maire en août 2021 en Vendée.