« Contre l’exclusion », la Fédération française des motards en colère appelle les citoyens, quel que soit leur moyen de déplacement, à se rassembler ce dimanche pour dire « non aux Zones à faibles émissions » partout en France. A Lyon, le rendez-vous est fixé à 11 heures, devant l’hôtel de la Métropole, rue du Lac, dans le quartier Part-Dieu.
Depuis le 1er janvier, de nouvelles ZFE ont été instaurées et 25 sont actuellement actives au niveau national. A Lyon, depuis le début d’année, la ZFE a été élargie. En plus des véhicules non-classés, des Crit’Air 4 et 5, les Crit’Air 3 sont aussi interdites au cœur de la Métropole.
« Une forme de politique contre le peuple »
« Notre voix était inaudible il y a cinq, six ans, elle commence à trouver un écho parce que ça bruisse beaucoup. Quand on attaque les Crit’Air 3, on est sur des centaines de milliers de véhicules », met en avant Paul, coordinateur adjoint de la Fédération française des motards en colère du Rhône. « Écologie oui, exclusion non », c’est le message martelé par les motards en colère.
« On lutte contre une forme de politique contre le peuple. Pour nous, ça ne peut pas être cela la République française. On ne peut pas décréter de manière administrative, arbitraire, que des dizaines, des centaines de milliers de gens n’ont plus le droit de rentrer dans une partie de la Cité. Parce qu’ils habitent trop loin de la ville pour avoir des transports en commun ou qu’ils n’ont pas assez de sous pour s’acheter un véhicule accepté », souligne Paul.
Le représentant des motards dit ne « pas s’opposer à l’écologie ou la santé publique », mais à « la manière de répondre » à ces enjeux. Il dénonce une « mesure anti-sociale » qui va opposer « les riches aux pauvres ou les urbains contre les ruraux ». « Ce n’est pas bâtir ensemble un avenir meilleur » estime-t-il.
Vers un meilleur accompagnement pour les plus précaires ?
La semaine dernière, en commission, des députés chargés d’étudier le projet de loi de « simplification » ont fait un premier pas vers la suppression des Zones à faibles émissions. Mais rien n’est encore joué, puisque le texte doit être débattu à l’Assemblée.
« Autant je me battrai pour lutter contre la pollution de l’air autant je ne peux pas accepter que des gens soient assignés à résidence » a réagi jeudi, la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher, interrogée par nos confères d’ « Ici » sur une éventuelle suppression des ZFE.
« On doit pouvoir trouver un chemin en maintenant, là ou les normes sont dépassées, les ZFE, mais en prévoyant les bonnes dérogations et le bon accompagnement en particulier pour les plus précaires », a précisé la ministre citant notamment les agglomérations parisienne et lyonnaise.