• En 2023, les trains de nuit entre Paris-Berlin et Paris-Vienne avaient été présentés comme une alternative vertueuse à l’avion.
  • Mais ces lignes pourraient bien disparaître dès la fin de cette année.
  • L’expérience n’a pas vraiment séduit les voyageurs, et l’État français ne souhaite pas reconduire ses subventions.

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Le 20H

C’est sans doute l’un des derniers départs d’un train de nuit en direction de Berlin. Au grand dam de ses habitués, qui ont décidé de se mobiliser en pyjama pour l’occasion, comme on le voit dans le reportage du 20H ci-dessus. « Aujourd’hui, on se rassemble parce que les trains de nuit Paris-Vienne et Paris-Berlin pourraient disparaître en décembre, si on ne fait rien », s’alarme Théo, membre du collectif « Oui au train de nuit ». 

Pour ces voyageurs, malgré les 14 heures de trajet, la ligne est plus écologique et même moins chronophage que le voyage en avion. « Quand on prend le train de nuit, il y a une demi-heure pour s’endormir, une demi-heure pour se réveiller, le trajet dure une heure en quelque sorte », sourit un habitué au micro de TF1.

Des lignes rouvertes en 2023

Un argument pas suffisant pour empêcher la suppression de ces lignes, qui avaient rouvert en grande pompe, il y a à peine deux ans. Comment en sommes-nous si rapidement arrivés là ? D’abord, le confort des voitures n’a pas vraiment séduit tous les voyageurs, qui sont également nombreux à avoir critiqué le prix des couchettes, souvent autour de 130 euros – quand le même trajet en avion est accessible dès 56 euros. 

Pire encore, la SNCF qui n’a pas souhaité nous répondre, a décidé de ne plus proposer le voyage sur son site. Seul moyen de les trouver, se rendre sur le site de l’opérateur autrichien. Tous ces désavantages n’ont pourtant pas empêché les lignes d’afficher un taux de remplissage entre 60 et 70% l’an dernier. 

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Le problème donc vient en fait des 5 à 10 millions d’euros de subventions, que l’État ne souhaite plus verser. « Ces trains ont beaucoup de mal à trouver un équilibre économique. Aujourd’hui, ils sont bien pleins et malgré tout, ils perdent de l’argent. Étant donné la situation économique actuelle, et que le gouvernement cherche de l’argent, l’État s’est dit ‘on va arrêter les frais », résume l’économiste des Transports Patricia Pérennes. 

Alors qu’un voyage par nuit avait été promis lors de leur réouverture, les deux lignes européennes ne fonctionnent en réalité qu’un jour sur deux. Elles risquent donc de disparaître dans les prochaines semaines. Les lignes de nuit strictement françaises comme Paris-Toulouse semblent bien mieux s’en sortir, le matériel roulant devrait même être renouvelé.

La rédaction de TF1info | Reportage : Arsène GAY, Florence COUTURON, Fabrice AMZEL