Par

Julien Bouteiller

Publié le

28 sept. 2025 à 17h58

Ils avaient la vie devant eux, jusqu’à une terrible rencontre. En décembre 2015, Jean-Claude Nsengumukiza viole Élise dans son appartement, puis la tue, ainsi que Julien, ami de la jeune femme. Ce double meurtre sauvage en plein centre-ville de Rouen (Seine-Maritime) a secoué la ville.

La mauvaise rencontre

Ce soir-là, les deux amis sortent d’un bar de nuit à Rouen. Julien n’est pas dans son état normal après cette longue soirée. Élise propose donc qu’il dorme chez elle et l’emmène tant bien que mal.

Sur le chemin, elle croise la route de Jean-Claude Nsengumukiza. Il les suit jusqu’à l’appartement de la jeune femme, place de la Pucelle. Le dernier SMS d’Élise à son meilleur ami : « Bon, la situation n’est pas très rassurante. »

Inquiets de ne pas avoir de nouvelles, les amis d’Élise finissent par réussir à entrer dans le logement, et découvrent les corps de la jeune femme et de Julien.

Traumatisme

Une enquête est aussitôt ouverte. Les traces et lésions, nombreuses, sont examinées minutieusement. Julien a été tué avant Élise, qui a été violée. La vidéosurveillance est exploitée pour retracer leur parcours depuis le bar. Les caméras font apparaître Jean-Claude Nsengumukiza à un arrêt de bus, puis sortant de l’immeuble d’Élise après y avoir passé la nuit.

Les jours qui suivent la macabre découverte, la peur s’empare de la ville. Jeunes et parents sont traumatisés par la mort d’Élise et Julien. Les Rouennais attendent avec angoisse l’arrestation du meurtrier.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire
Déjà condamné

Ressortissant rwandais aux multiples identités, en situation irrégulière, déjà condamné pour des faits de violences sexuelles, Jean-Claude est contrôlé par la police le 24 décembre. Celui qui n’est pas encore identifié comme le meurtrier est interpellé et incarcéré. L’ADN finit par parler, et par le relier aux nombreuses traces retrouvées dans l’appartement.

Pour sa défense, Jean-Claude plaide l’amnésie, puis la folie, un état second. De cette terrible nuit, le meurtrier a toujours juré qu’il ne se rappelait rien. Il n’échappe pas à la condamnation la plus lourde possible : prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.

Pour les familles d’Élise et Julien, c’est à peine un soulagement. « On n’est jamais passé à autre chose. Chaque jour est un combat », expliquait Claude, papa d’Élise, lors du procès.

Les familles des deux victimes se sont aussi battues pour faire reconnaître la responsabilité de l’État. Elles l’estimaient fautif de ne pas avoir expulsé Jean-Claude après sa sortie de prison, quelques semaines avant le double meurtre. Mais le tribunal administratif a rejeté leur demande, estimant que l’État n’avait commis aucune faute. Un nouveau coup dur pour des familles meurtries.

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.