Publié le
28 sept. 2025 à 17h48
C’est une question qui revient régulièrement dans les discussions à Bordeaux. Pourquoi les transports en commun ne sont-ils pas gratuits ? À chaque augmentation des tarifs, comme celle du 1er septembre dernier, la conversation reprend de plus belle. « Ils y arrivent bien à Montpellier ! », lâche généralement quelqu’un dans le débat. Et à l’approche des élections municipales de 2026, des candidats et partis s’emparent du sujet, à l’image de Karfa Diallo qui veut briguer le siège de Pierre Hurmic ou les représentants locaux de La France Insoumise (LFI). Mais combien coûterait une telle décision à Bordeaux Métropole (et donc en partie aux contribuables) ? La rédaction s’est penchée sur la question.
Un coût d’exploitation de 315M d’euros
En 2024, l’exploitation des services TBM a coûté environ 315 millions d’euros (HT) affirme Bordeaux Métropole à actu Bordeaux. Les recettes d’exploitation, en grande majorité tarifaires, ont représenté 97 millions d’euros (HT) la même année.
« Le taux de recettes/dépenses s’élève donc à un peu plus de 30 % », détaille Bordeaux Métropole. Ce sont les ressources fiscales de la métropole qui financent le solde : « Principalement le versement mobilités, payé par les entreprises du territoire, mais aussi une contribution du budget général, c’est-à-dire les recettes issues des contribuables métropolitains », décryptent les services.
D’après la métropole bordelaise, rendre le réseau TBM totalement gratuit diminuerait « les ressources de financement du réseau de plus de 95 millions d’euros (HT) par an ». Des recettes qu’il faudrait donc aller chercher ailleurs. Chez les entreprises, via des taxes, en piochant dans le budget d’investissement ? La dernière option irait bien à contre courant de la politique métropolitaine actuelle.
En parallèle de l’exploitation du réseau, Bordeaux Métropole investit pour son développement, comme les nouvelles lignes de bus express, la nouvelle application, les nouvelles dessertes du Bato ou les nouvelles lignes de tramway. Des choix que la Métropole justifie par la nécessité d’améliorer l’offre et la qualité de service, deux leviers estimés plus importants que le prix pour encourager le « report modal vers les transports collectifs » d’après « la grande majorité des études ».
La tarification solidaire, choix de la Métropole
Plutôt que la gratuité généralisée, les élus de Bordeaux Métropole ont jusqu’ici préféré la tarification solidaire en fonction des ressources. « Elle peut aller jusqu’à la gratuité pour la première tranche. Aujourd’hui, 95 000 bénéficiaires de la tarification solidaire sont recensés, dont 80 % bénéficient d’une gratuité totale », détaillent les services de l’agglomération.
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La Métropole affirme que ce système est plus juste : « Il vient permettre la mobilité de ceux qui en ont besoin en levant le frein financier qui peut être réel pour certaines personnes ou familles. »
Le rapport de la Cour des comptes, publié le 15 septembre dernier, « pose bien les problématiques associées à la gratuité » et semble conforter la Métropole dans ses positions. Pas de gratuité généralisée en vue, donc. Sauf si les élections municipales de 2026 rebattaient les cartes au conseil métropolitain ?
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