C’est un peu la DeLorean version marseillaise. La Peugeot 406 blanche du film Taxi est l’attraction principale du stand de Provence Studios, à la Foire. « Regarde ce qu’il y a derrière moi, dit Tristan, Istréen de 32 ans, en appel vidéo avec sa mère. Ça me rappelle des souvenirs. » Nadine, 55 ans, de Châteauneuf-les-Martigues, est tout aussi enthousiaste : « La scène du radar qui tombe a été tournée juste à côté de chez moi ! C’est emblématique, ça représente Marseille. » Elle ne croit pas si bien dire : quand ils sont arrivés d’Indonésie en 2020, Rasya et Abi, 23 et 24 ans, ont regardé le film de Gérard Pirès, histoire de s’imprégner de la culture locale. « C’est un classique ! », se marre Abi.
Au fond du hall dédié aux cuisines et salles de bains, l’espace Provence Studios n’est pas le plus en vue. Sur place, l’exposition avec des panneaux retraçant l’histoire de la société créée en 2010 et des accessoires type costumes ou matériel de réalisation, fonctionne. « On dirait des vrais ! », s’exclame une sexagénaire devant une poussette où s’entassent des poupons utilisés dans des tournages. Et tout le monde s’arrête sur la reconstitution du décor de la célèbre partie de cartes de Marius, comme Nathalie, qui s’installe même à table, dans la peau de Raimu.
La Peugeot 406 la plus célèbre de Marseille est exposée à la Foire de Marseille. Celle visible sur le stand de Provence Studios a tourné dans Taxi 3. / Photo David Rossi
Un rôle nouveau pour Provence Studios dont l’apparition sur la Foire de Marseille est une première. « On fait généralement des salons professionnels et on sait que ce n’est pas ici qu’on croisera un producteur ou des clients potentiels, explique Olivier Marchetti, président fondateur de l’entreprise de cinéma installée à Martigues, qui a cumulé 565 jours de tournage en 2021, dont Bac Nord ou Titane (Palme d’or à Cannes). Mais pour les 100 ans de la Foire et notre 10e anniversaire, on s’est dit que c’était une bonne occasion de nous faire connaître auprès du grand public. Quand on fait les journées du patrimoine, on a 900 visiteurs… On veut faire savoir que le cinéma est présent sur Marseille et sa région et que c’est une industrie florissante. »
Les poupons servant aux tournages interpellent particulièrement les visiteurs. / Photo David Rossi »Pas besoin d’être Parisien pour travailler dans le cinéma »
Des associations en lien avec le 7e art, comme l’école Kourtrajmé ou Action Bomayé, sont aussi représentées, mettant en avant un mot d’ordre : « Pas besoin d’être Parisien(ne) pour travailler dans le cinéma. » C’est aussi le leitmotiv de Provence Campus, qui propose à ses adhérents, des jeunes qui veulent intégrer le monde du grand écran ou de simples passionnés, des ateliers d’acting et leur permet de participer à des tournages.
Si, à proximité du carrosse de Catherine de Médicis dans la série The Serpent Queen, la boutique ne croule pas sous la demande, pour Olivier Marchetti, « c’est une réussite » : « On a de bons retours, certains nous disent qu’en voyant ce que l’on fait, ils sont fiers d’être Marseillais. Ça fait chaud au cœur. »
La Foire se poursuit jusqu’au 6 octobre au parc Chanot, de 10h à 19h (jusqu’à 20h le week-end), avec une nocturne le vendredi 3 octobre (jusqu’à 23h) et des soirées gourmandes, jeudi 2 octobre et samedi 4 octobre (jusqu’à 23h).