Il ne nous avait pas manqué, mais il revient quand même. Selon le réseau Sentinelles, qui surveille les infections respiratoires aiguës en France, le taux d’incidence du Covid-19 chez les patients vus en consultation est passé à 49 cas pour 100 000 habitants lors de la semaine du 15 au 21 septembre.
« Ce taux est en augmentation pour la deuxième semaine consécutive et se situe à un niveau d’activité modéré », souligne l’organisme. Autre indicateur : un test Covid sur quatre réalisé en laboratoire de biologie médicale de ville lors de la même semaine s’est avéré positif, selon le réseau de surveillance Relab. Santé publique France signale également une hausse de 37 % des hospitalisations liées au Covid pour la même semaine.
« La majorité des gens ne font pas de test »
Une remontée qui n’est pas étonnante, selon le Pr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat : « Nous entrons dans la période des virus respiratoires. Les températures baissent et les enfants se retrouvent à nouveau en classe. » Pour l’instant, ces chiffres ne suscitent pas d’inquiétude majeure, selon Antonin Bal, directeur adjoint du Centre national de référence des virus et des infections respiratoires aux Hospices civiles de Lyon : « Cette recrudescence des cas en septembre est similaire à celle observée sur la même période lors des trois dernières années. Et il est probable que les cas continuent d’augmenter dans les prochaines semaines. »
Par ailleurs, de nombreux malades passent sous les radars car « la majorité des gens ne font pas de test. Pour beaucoup, le Covid se manifeste comme un rhume avec de la toux, parfois un peu de fièvre », indique le Pr Nathan Peiffer-Smadja.
Le rôle du variant XFG ou « Frankenstein »
La hausse des cas de Covid serait en partie due au variant XFG, qui se répand en Europe. Il est surnommé « Frankenstein », car il est le résultat de l’hybridation de plusieurs souches du virus. Mais XFG ne présente pas de risque de virulence particulière, selon le Pr Nathan Peiffer-Smadja : « Les variants d’Omicron sont très transmissibles, mais moins agressifs que le virus initial. Le Covid-19 est devenu un virus respiratoire un peu comme un autre ».
Autre élément rassurant selon Antonin Bal : « La souche actuelle reste proche de la souche vaccinale, ce qui devrait permettre de conserver une efficacité correcte du vaccin, notamment contre les formes graves. » Cependant, certaines populations restent particulièrement vulnérables : personnes immunodéprimées, transplantées, sous chimiothérapie ou très âgées. D’où l’importance pour ce public de se faire vacciner. Ce qui sera bientôt possible car la campagne de vaccination va démarrer le 14 octobre et s’achèvera le 31 janvier 2026.
Mais Antonin Bal craint que beaucoup de Français manquent à l’appel : « L’adhésion aux campagnes de vaccination n’est pas du tout optimale. Seulement 30 % de la population éligible à la vaccination Covid s’est fait vacciner l’an dernier. »