Publié le
28 sept. 2025 à 6h10
Un centaure, un minotaure, un petit éléphant, une sirène, une tête géante… ces sculptures de métal qui ornent un jardin en bord de route à l’entrée de Paimpol (Côtes-d’Armor) sont l’œuvre d’un artiste récemment installé à Paimpol.
Du rond-point de la Lande Blanche, en direction de Lanvollon, on ne peut pas les rater. Toutes sont issues de la fusion de métaux avec des inserts de bois ou de différentes matières… Ces œuvres sont signées Agostinho Da Cunha.
Même le brasero est artistique ©La Presse d’Armor/François Cabioc’hLe Facteur cheval revisité par Mad Max
Nous avons poussé le portail de ce jardin extraordinaire, un jardin comme celui du Facteur cheval revisité par Mad Max.
Artiste autodidacte, Agostinho Da Cunha, 49 ans, est arrivé à Paimpol il y a 6 mois : « Avec Franck, explique-t-il, nous voulions nous rapprocher de la mer et fuir la chaleur… Nous avions des critères de lieu et de finances très précis. »
Et cette maison, située sur le rond-point de la Lande Blanche les remplissait tous…
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Né à Bordeaux, Agostinho Da Cunha était auparavant maçon VRD (voies et réseaux divers).
Mais sa vraie passion, c’est, et ça a toujours été, la soudure.
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J’ai commencé avant d’arriver à Libourne où nous avons habité précédemment pendant 15 ans.
Il pratique la soudure de façon artistique. Pendant la crise sanitaire de 2020 qui a été un basculement pour beaucoup, il décide de se reconvertir comme soudeur professionnel.
De sa passion, il fait son métier et son art.
A Paimpol, il travaille au chantier naval Effinor :
C’est un rêve. Chaque jour, je suis heureux d’aller au boulot sur des bateaux. J’ai enfin trouvé ce que je voulais faire professionnellement et artistiquement.
Une main en cercle de barriques ©La Presse d’Armor/François Cabioc’hCréatures imaginaires et mythologiques
Ses œuvres, d’une étonnante diversité, rencontrent très vite le succès. Il fait naître des animaux, des créatures imaginaires ou des personnages mythologiques.
Agostinho Da Cunha est un artiste heureux, passionné par la fusion des métaux. L’aboutissement d’un long parcours artistique : « Chez mes parents, se souvient-il, nous étions 5 frères et 4 sœurs, tous passionnés de disciplines artistiques. Je suis le dernier. C’était une émulation incroyable. Depuis tout petit, à leur exemple, j’ai commencé à peindre et à sculpter… Par contre, je n’étais pas très assidu à l’école. »
Autre élément de ce bonheur simple, Agostinho se revendique artiste amateur (même s’il a un numéro de SIRET) : « Je n’ai pas la pression de la vente, je peux créer sans avoir peur de me planter… »
Le Minotaure a attiré plusieurs milliers de personnes en exposition à Bordeaux ©La Presse d’Armor/François Cabioc’hUnivers des mangas
Dans son œuvre, il revendique des influences de l’univers du manga et notamment des Chevaliers du Zodiaque qui ont accompagné son enfance et son adolescence :
Mes personnages racontent une mythologie inspirée des mangas.
Agostinho Da Cunha
Toute la matière employée vient de la récupération, comme cette main en cercles de tonneaux…
Il donne une deuxième vie aux métaux abandonnés.
Dans la région libournaise, il a réalisé de nombreuses œuvres dont le Mémorial pour l’association du don d’organes devant l’hôpital Robert Boulin de Libourne.
En 2016, son exposition « Predator », au Bordeaux Geek Festival de la Foire Internationale de Bordeaux a attiré plus de 50 000 visiteurs. « Mais pour le reste, sourit-il, on a surtout exposé chez nous… »
Car jamais il n’oublie de mentionner Franck qui partage sa vie depuis plus de 20 ans. « Il est aussi un vrai artiste. Il dessine les futures œuvres, m’aide à les mettre en place… Il sait aussi me critiquer. »
Une tête monumentale indique l’entrée du jardin. ©La Presse d’Armor/François Cabioc’hUn jardin pour la rencontre
Le but de ce jardin, c’est d’attirer, de rencontrer des gens, échanger, montrer, décorer la vie… C’est important pour un artiste d’avoir ce contact.
Agostinho Da Cunha
L’artiste en profite aussi pour lancer un appel : « Je recherche de la ferraille pour mes futures œuvres… On peut me contacter au 06 68 57 18 06 ou venir me voir. Je suis là tous les week-ends. Sauf s’il y a des grandes marées… »
François CABIOC’H, correspondant local de presse
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