À Rabat, les forces de l’ordre ont empêché des groupes de jeunes de se rassembler en plusieurs points du centre-ville, où des dizaines de personnes ont été interpellées.
Des dizaines de jeunes ont été interpellées dimanche au Maroc pour le deuxième jour consécutif, lors de manifestations réclamant «une réforme du système éducatif et des services de santé publique», selon un journaliste de l’AFP et une association de défense des droits humains.
À Rabat, les forces de l’ordre ont empêché des groupes de jeunes de se rassembler en plusieurs points du centre-ville, où des dizaines de personnes ont été interpellées. Ces rassemblements, à l’appel d’un collectif appelé «GenZ 212» – dont les fondateurs sont inconnus -, avaient été déjà marqués samedi de dizaines d’interpellations.
Plus de 100 interpellations à Rabat
Hakim Sikouk, président de la section de Rabat de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a fait état dimanche de «plus de 100 interpellations à Rabat et de dizaines d’autres à Casablanca, Marrakech, Agadir et Souk Sebt». Selon Hakim Sikouk, les «plus de 70» jeunes arrêtés la veille à Rabat ont été «tous relâchés». Une fois leur identité vérifiée, ils sont libérés progressivement, avait-il précisé samedi. L’AFP n’a pas réussi à joindre la police et les autorités n’ont fait aucun commentaire.
Ces interpellations inhabituelles ont été condamnées par l’AMDH, par une autre organisation marocaine des droits humains ainsi que par deux formations de l’opposition, le Parti justice et développement (islamiste) et la Fédération de la gauche démocratique. Le groupe GenZ 212 avait lancé son appel sur la plateforme Discord il y a quelques jours se présentant comme «un espace de discussion» autour de «questions comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption», clamant «son amour pour la patrie».
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Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur qui touche principalement les jeunes et les femmes. Ces protestations interviennent dans un contexte tendu après le décès récent dans un hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour des césariennes, selon les médias. Le directeur de l’hôpital et plusieurs responsables locaux ont été limogés, une enquête interne a été diligentée et des investissements annoncés.
Le 14 septembre, des heurts ont opposé des policiers et des manifestants dénonçant des conditions précaires dans cet établissement (manque d’équipements et de médicaments), selon des vidéos sur les réseaux sociaux. Une semaine plus tard, deux «sit-in» à Tiznit, au sud d’Agadir, et Essaouira ont été interdits et une douzaine de personnes dont des membres de l’AMDH ont été interpellés puis relâchés.