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Rédaction Guérande

Publié le

28 sept. 2025 à 14h30

Morgane Warion est paludière depuis 2013, après une formation à l’école de la Chambre d’agriculture à La Turballe (Loire-Atlantique). Elle exploite 61 œillets en bas de Clis et sur la route des Marais à Guérande. Venue de l’extérieur du monde paludier, un master de gestion et de management en poche, elle vit le métier du sel comme une passion, menée de front avec une autre passion, les oiseaux exotiques qu’elle élève.

Trois générations de femmes

En 2023, au moment de la récolte de sel, elle a été sollicitée par Sophie Averty, avec deux collègues paludières, Dominique Perraud, aujourd’hui décédée, et Véronique Le Feuvre, pour participer à un film documentaire, Paludiers… au féminin, qui a déjà été diffusé sur France TV.

À elles trois, elles représentent trois générations de femmes et de paludières.

C’est un métier de passionné, on aime bien en parler. De plus, Sophie a un regard intéressant, c’est un peu romantique dans la façon de tourner, avec les côtés plaisant du métier.

Morgane Warion

Mais c’est aussi l’expression de femmes, dans un milieu masculin, ce qui reste un combat.

25 femmes sur 350 paludiers

« Être une femme au marais, c’est encore particulier. Sur 350 paludiers, nous sommes 25. C’est une nette minorité, mais une minorité qui s’exprime et qui prend de plus en plus de responsabilité, à des postes importants, professionnels, administratifs, coopératifs ou syndicaux. Les femmes ont mis du temps à faire leur place, mais on est là », précise la professionnelle.

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« Pour les opérations de chaussage des marais, on le fait par équipe de 20. Je suis la seule nana. Ils se sont demandé si j’allais rester dans l’équipe et poursuivre ce métier. Pour un homme, on ne se pose pas la question », raconte-t-elle, entre autres anecdotes.

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« J’ai hésité, mais je n’ai aucun regret »

Morgane Warion est aussi passionnée de transmission. À ce titre, elle intervient dans les formations de paludiers. Elle invite chacune et chacun à venir voir le film et participer à l’échange ensuite. « C’est un film souriant et positif qui peut inspirer dans le monde paludier et le monde agricole, et, au-delà, dans les autres métiers. S’installer au marais, j’ai hésité, mais je n’ai aucun regret. Il faut simplement combiner le travail, la maison, les enfants si on en a. On a toutes une âme militante et des valeurs simples. Le soleil, c’est notre patron. Canaliser l’eau, c’est ludique. C’est un métier plein de sens, les deux pieds sur terre. Mes diplômes, je ne m’en sers pas, mais je n’aurais pas été paludière sans cela. Ensemble, on se donne du courage, une sœur, une fille, une amie qui se lance en milieu masculin, c’est inspirant pour les filles ».

Des éléments intéressant pour un échange direct après la projection, en présence de Sophie Averty, la réalisatrice, qui n’est pas à son premier documentaire paludier, puisqu’elle avait déjà réalisé auparavant Un peu de la beauté du monde, sur les luttes pour sauver le marais dans les années 70, face à un projet de rocade et d’urbanisation.

Projection unique, organisée par la médiathèque, en présence de la réalisatrice et des paludières Morgane Warion et Marie Rainfray, jeudi 2 octobre de 19 h à 21h, à la Maison des Paludiers de Saillé, à Guérande. Gratuit sur réservation auprès de la médiathèque 02 40 24 75 91.

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