Il ne saurait y avoir d’« obligation » à prier en classe, prévient dimanche le Spelc, l’un des principaux syndicats d’enseignants dans le privé en réponse aux propos du nouveau responsable de l’Enseignement catholique, Guillaume Prévost.

« La prière est un choix intime et spirituel qui relève du choix personnel », juge le syndicat dans un communiqué, « Elle ne doit pas être un élément imposé ou indirectement contraint dans le cadre de l’enseignement. »

« Liberté pédagogique » et « de conscience »

Lors d’une conférence de presse, Guillaume Prévost a estimé que les enseignants du privé « ont parfaitement le droit » de prier avec leurs élèves en classe, « parce que c’est leur liberté pédagogique et leur liberté de conscience ».

« Si vous estimez que si je dis un « je vous salue Marie », c’est insupportable pour vous (…), il ne faut pas inscrire votre enfant dans nos établissements », a-t-il ajouté.

Ces propos ont immédiatement suscité des critiques de syndicats enseignants, de même que des déclarations de Guillaume Prévost en faveur d’une éducation à la sexualité qui soit spécifique dans les établissements catholiques.

Ces réactions ne venaient toutefois pas spécifiquement des enseignants du privé et le Spelc est le premier syndicat lié au secteur qui se distancie des propos de Guillaume Prévost.

« La liberté de conscience de chacun implique le volontariat et la proposition plutôt que l’obligation et l’injonction », insiste le syndicat, rappelant que « la réglementation actuelle permet déjà la prière dans les établissements » uniquement « en dehors des obligations réglementaires de service ».

« Notre position n’enlève rien à la valeur du projet éducatif de l’enseignement catholique, qui a toute sa place dans l’histoire de la culture de notre société », précise-t-il. « Nous appelons tout simplement à bien distinguer ce qui relève de l’éducation commune et ce qui appartient à la vie spirituelle de chacun. »