VALERY HACHE / AFP Michel Barnier, ici en octobre 2024, redevient député après sa victoire dans la législative partielle de la 2e circonscription de Paris.
ASSEMBLEE – Un an après, il va faire son retour au Palais Bourbon. Mais pas exactement comme ce 1er octobre, quand il montait à la tribune pour prononcer sa déclaration de politique générale. Michel Barnier était alors chef du gouvernement depuis moins d’un mois et ne savait pas encore qu’il deviendra quelques semaines plus tard le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.
À 74 ans, il redevient député après sa victoire ce dimanche 28 septembre dans l’élection législative partielle organisée dans la deuxième circonscription de Paris. L’ancien locataire de Matignon a revendiqué dans la soirée « plus de 62 % des voix » contre moins de 38 % pour Frédérique Bredin, la candidate de gauche. Soutenu par tout le bloc central, il devient le premier député de Paris Les Républicains depuis 2022. Et retrouve un hémicycle qu’il avait quitté en 1993.
Avaient suivis de nombreux postes ministériels (Environnement, Affaires étrangères, Agriculture), un mandat de sénateur de Savoie (département où il a été élu pour la première fois en 1973) et plusieurs responsabilités européennes (commissaire puis négociateur du Brexit). En 2021, il avait fait son retour sur la scène politique française en étant candidat à la primaire LR pour la présidentielle. Et c’est à lui qu’Emmanuel Macron avait fait appel après la dissolution de juin 2024 pour tenter de donner un Budget à la France.
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Mais en décembre dernier, il avait subi une motion de censure adoptée par toutes les oppositions. « Les Français que je croise estiment que j’ai été digne. J’ai dit la vérité, notamment sur la situation budgétaire », défendait-il en juin à Ouest-France. Au point de vouloir donc replonger au Parlement, ce qu’il s’apprête à faire à l’issue d’une campagne qui a bien failli faire exploser la droite parisienne.
Il a fallu un engagement ferme de sa part à ne pas être candidat aux municipales (et un engagement encore plus clair des Républicains à soutenir Rachida Dati) pour éviter une guerre fratricide. Si son regard n’est pas tourné vers 2026, il ne ferme pas la porte à l’échéance présidentielle prévue un an plus tard. Il dit vouloir participer aux débats sans « personnaliser » les choses, et n’exclut rien, pas même son « destin ». « On a tous une part de destin. Nous verrons bien quelles seront les circonstances qui feront qu’on aura besoin de moi », suggérait-il encore au Point au mois de juin.
Des ambitions qui trouveront sur leur chemin celles du président de son groupe de députés, Laurent Wauquiez, et celles du président de son parti, Bruno Retailleau.
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