J.D. Vance l’a confirmé ce dimanche 28 septembre. Les Etats-Unis, de plus en plus impatients envers Moscou, envisagent de fournir des missiles Tomahawk à l’Ukraine pour l’appuyer dans sa guerre contre la Russie. Une arme particulièrement puissante, réclamée depuis l’année dernière par le président ukrainien, mais que le gouvernement américain avait jusqu’alors toujours refusé de fournir. Avant de se montrer pour la première fois, dimanche, prêt à changer de cap.
Selon le média américain Axios, Volodymyr Zelensky aurait déclaré à Donald Trump, en marge de la récente réunion onusienne, que ce système d’armement sophistiqué permettrait de forcer Vladimir Poutine à négocier un accord de paix. Le président ukrainien aurait ainsi demandé aux États-Unis de vendre ces missiles à des pays européens, pour que ceux-ci puissent ensuite les fournir à l’Ukraine, selon Modern Diplomacy.
Un missile capable d’atteindre Moscou
En faisant savoir sur Fox News que Donald Trump considérait cette option, J.D. Vance a ainsi signalé un revirement majeur de la part du président des Etats Unis, qui avait plus tôt dans l’année suspendu les livraisons d’armes à l’Ukraine et accusé Volodymyr Zelensky d’être à l’origine de la guerre avec la Russie.
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière, Donald Trump a tenu un tout autre discours, évoquant même la possibilité pour l’Ukraine de retrouver ses frontières originelles – option pourtant écartée pas plus tard que le mois dernier lors de son entrevue avec Vladimir Poutine en Alaska – et qualifiant la Russie de « tigre de papier ».
Mais alors pourquoi le Tomahawk est-il si important pour l’Ukraine ? Plusieurs raisons expliquent son intérêt : il deviendrait tout d’abord le missile à très longue portée le plus puissant entre les mains de Kiev. « Plus rapide » que des missiles longue portée classiques, selon le site spécialisé United24, le Tomahawk, d’une portée de plus de 2 500 kilomètres, serait surtout « capable de toucher et détruire les grandes villes russes » comme Moscou et Saint-Pétersbourg.
Souplesse stratégique et discrétion
Le Tomahawk possède une portée six à sept fois supérieure à celle des systèmes de missiles longue portée ATACMS dont l’Ukraine s’est dotée cette année. Lancé depuis des navires, sous-marins ou plates-formes terrestres, le Tomahawk permet une grande souplesse stratégique, et surtout une grande discrétion grâce à ses caractéristiques de vol. D’une valeur d’1,5 million de dollars, cette arme a déjà fait ses preuves lors des frappes américaines en Iran à la fin du mois de juin.
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Sa première utilisation remonte à janvier 1991, lors du déclenchement de l’opération « Tempête du désert » contre l’Irak de Saddam Hussein. Le Tomahawk a ensuite été utilisé lors de la quasi-totalité des interventions militaires américaines, notamment en Bosnie en 1995, en Afghanistan en 2001 ainsi qu’en Irak en 2003, et plus récemment contre les rebelles houthis et en Iran.
Ce lundi, la Russie s’est obstinée à minimiser l’avantage que représenterait un tel missile pour l’Ukraine. « Il n’y a pas de panacée capable de changer la situation sur le front pour le régime de Kiev. Il n’y a pas d’arme magique. Que ce soit les Tomahawks ou d’autres missiles, ils ne peuvent rien changer », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse à Moscou.