La Chèvre, l’une des sculptures les plus connues de l’artiste espagnol, devrait être exposée dans son nouveau jardin.

THIERRY CHESNOT / Getty Images via AFP

La Chèvre, l’une des sculptures les plus connues de l’artiste espagnol, devrait être exposée dans son nouveau jardin.

CULTURE – « Parenthèse enchantée » dans la ville. Un jardin de sculptures en bronze de Pablo Picasso, « accessible à tous gratuitement », ouvrira ses portes en 2030 au pied du musée national Picasso à Paris, a annoncé dimanche 28 septembre Cécile Debray, présidente de cet établissement qui fête son quarantième anniversaire.

Ce « premier musée à ciel ouvert » dédié au maître de la peinture moderne sera conçu comme une extension du musée créé en 1985 et qui abrite la plus grande collection d’œuvres de Picasso au monde, a précisé l’historienne à l’AFP en marge de cet anniversaire.

Le jardin, qui devrait s’étendre sur plus de 2 300 m² végétalisés, va abriter une dizaine de créations emblématiques de l’artiste espagnol, dont sa célèbre « Chèvre ». Ce futur espace en extérieur réunira le jardin du musée, méconnu du public et qui n’abrite à ce jour aucune œuvre de Picasso, ainsi que le petit square qui le jouxte, a ajouté sa présidente. Il sera accessible aux mêmes horaires qu’un jardin public, gratuitement mais sous la surveillance du musée.

La fille du peintre Paloma Picasso, à la tête de l’administration Picasso, s’est également exprimée pour l’AFP. « C’est un projet plein de vie, comme mon père, et une belle façon de l’honorer » à Paris, « ville immensément importante pour lui où il est resté pendant la guerre (1939-1945) et où il a conservé longtemps son atelier », précise-t-elle. Si des sculptures de Picasso habitent l’espace public à New York ou Chicago, ce n’est pas le cas à Paris, a souligné la présidente du musée.

Ce sera, espère Cécile Debray, « une parenthèse enchantée » dans la ville, « dans l’esprit de Picasso avec un public qui pourra interagir avec les œuvres et où les petits enfants pourront jouer au milieu de la végétation ». Baptisé « Picasso 2030 », le projet est soutenu par la Ville de Paris et le ministère de la Culture. Il a été conçu « en dialogue avec la famille Picasso et notamment Paloma », a-t-elle ajouté.

Une nouvelle aile pour compléter le musée

La « Chèvre » sculptée évoque à Paloma Picasso un souvenir d’enfance : lorsqu’elle avait « six, sept ans », une chèvre, vivante, « a habité tout l’été avec nous dans la maison La Californie sur la Côte d’Azur » et « dormait au premier étage où il y avait les chambres. Un jour, mon père l’a attachée à son modèle en bronze, ce qui nous faisait rire », a-t-elle raconté.

Plusieurs aménagements sont prévus comme l’ajout d’une nouvelle aile qui va venir compléter le bâtiment historique du musée, un hôtel particulier du XVIIᵉ siècle situé en plein cœur du célèbre quartier du Marais. Cet agrandissement devrait permettre de doubler les espaces dédiés aux expositions temporaires qui passeront à 800 m². Selon l’historienne, qui a eu à cœur depuis son arrivée à la tête de l’institution, il y a quatre ans, de renouveler l’approche de l’œuvre de Pablo Picasso à la lumière des débats de société et notamment de la vague #MeToo.

La présidente du musée a également annoncé l’ouverture de plusieurs commerces comme « un café-restaurant donnant directement sur le jardin, une librairie de référence sur l’art moderne ainsi que des espaces pédagogiques et de médiation innovants », explique-t-elle.

Ce projet conséquent d’un budget global estimé à 50 millions d’euros sera entièrement autofinancé par le mécénat et le soutien de la famille Picasso. Les travaux d’agrandissement doivent débuter en 2028. Le musée restera ouvert pendant toute leur durée.